À la veille de la mise à jour budgétaire du gouvernement provincial, la CSN souhaite rappeler au gouvernement qu’il doit profiter de l’occasion pour proposer des solutions innovantes, structurantes et pérennes pour contrer l’effritement du filet social et les enjeux de travail. Alors que la situation économique est plus favorable et que les prévisions budgétaires des derniers mois se sont améliorées, l’heure est aux réinvestissements.
En effet, la crise sanitaire a révélé au grand jour – et de façon brutale – les conditions salariales et de travail extrêmement difficiles pour bien des travailleuses et travailleurs, notamment ceux dans les secteurs économiques considérés comme essentiels. Sans parler de la pénurie de main-d’œuvre qui sévit. Les choix politiques et économiques des dernières décennies ont eu un impact important sur les services publics. « Renforcer le filet social de manière durable et miser sur une croissance des salaires doivent constituer des éléments clés de la relance », avance Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Compte tenu du sous-financement des services publics, le gouvernement doit investir de manière à assurer une mise à niveau de ses services à moyen terme. La croissance des dépenses de programmes prévues à compter de 2022-2023, à 2,3 %, est trop faible pour atteindre cet objectif et ne permettra pas de résoudre de façon durable le problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre dans les réseaux publics.
« Le Québec traverse une crise considérable, qu’on pense aux systèmes de santé constamment au bord de l’asphyxie, à notre réseau de la petite enfance mal-aimé et ses travailleuses mal payées ; au milieu de l’éducation sous-financé, et aux secteurs entiers de l’économie qui sont en grand chamboulement. La relance économique doit passer par des investissements majeurs dans les services publics et dans les milieux qui sont et seront affectés par la transition écologique. Pas par l’obsession de l’équilibre budgétaire », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Doivent faire partie de la relance économique :
- Un réinvestissement majeur dans les services publics non seulement cette année, mais pour les années à venir ;
- La fin de l’opposition entre économie et environnement: un plan de lutte aux changements climatiques qui permettra d’atteindre les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La transition énergétique doit être juste : le gouvernement doit veiller à ce que celle-ci se fasse en créant des emplois de qualité dans les technologies propres et en limitant les pertes d’emplois dans les secteurs à risque ;
- Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs, comme la reconduction du Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation et le renouvellement de la Politique québécoise d’éducation des adultes et de formation continue ;
- Un salaire minimum à 18 $/l’heure, le montant minimal pour sortir une personne qui travaille à temps plein, de la pauvreté.
Le tout, en mode discussion avec les acteurs concernés. « Gouverner par décrets ne favorise pas le dialogue social. Nous, on veut contribuer à régler les enjeux de pénurie de main-d’œuvre, à soutenir les services publics, à mettre en place une politique industrielle juste pour toutes et tous. Il n’y a pas d’économie saine sans services publics ni environnement sain. Si le gouvernement va dans cette direction, nous répondrons présent », conclut la présidente.