À la suite d’une rencontre tenue cet après-midi avec le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, la Confédération des syndicats nationaux s’attend à une réponse rapide dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec.
« Nous sommes heureux d’avoir enfin rencontré le ministre Proulx pour lui parler de l’état de la situation dans le transport scolaire au Québec. Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et de conducteurs de véhicule scolaire. Les salaires sont inadéquats et le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) revendique la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur », de préciser Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.
« Le 8 février dernier, la FTA a reconnu la problématique de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre et trois transporteurs de la ville de Laval ont également validé le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, nous avons été témoins de plusieurs autres problèmes importants, dont le risque que plusieurs circuits ne puissent être couverts, qui nous démontrent que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème une fois pour toutes, d’ajouter Jean Lacharité. Nous attendons donc un retour rapide du ministre Proulx et le dépôt, dès ce printemps, d’une solution durable à ce problème, qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’en prend pas la juste mesure. »
Depuis le mois de janvier 2015, la CSN demande une rencontre avec le MELS en lien direct avec les mauvaises conditions de travail qui règnent dans le transport scolaire. La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée en présence de représentants de la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) — rassemblant la majorité des employeurs dans le transport scolaire au Québec —, et de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux.
Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.
Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.
Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.