C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Joseph Giguère, ancien président du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN). Le conseil central offre ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Natif de Saint-Sylvestre, en Beauce, c’est à titre de président du Syndicat des employés de Quebec Poultry (CSN) que Joseph Giguère a commencé à s’impliquer, dans les années 1970, au conseil central dont il est élu 1er vice-président en 1975.
Président du conseil central durant une période particulièrement tumultueuse, de 1976 à 1980, Joseph Giguère était un syndicaliste combatif et rassembleur. Face à une explosion des grèves, il entreprend de mettre sur pied un comité de solidarité réunissant tous les salarié-es en lutte afin d’augmenter le rapport de force des uns et des autres.
Sous la présidence de Joseph Giguère, le conseil central n’hésite pas à mobiliser ses membres et à profiter de la tenue d’instances pour venir prêter main-forte aux lignes de piquetage (une nécessité avant l’adoption de la loi anti-briseur de grève en 1977). Ainsi, le congrès de 1976 bat tous les records en défiant coup sur coup non pas une, mais trois injonctions limitant le piquetage dans autant de conflits de travail en cours.
La présidence de Joseph Giguère a été marquée par un nombre record de grèves, certes, mais aussi par l’organisation de nouveaux secteurs, comme l’hôtellerie, et une ouverture jamais démentie depuis du conseil central sur la société civile et les luttes sociales. Féminisme, écologie, groupes populaires, solidarité internationale, il était solidaire de tous les combats.
Chrétien engagé et socialiste convaincu, Joseph Giguère a poursuivi son implication sociale après la fin de son engagement syndical. On le retrouve coopérant au Pérou dans les années 1980 et directeur du Centre Saint-Pierre dans les années 1990. Il présidait d’ailleurs le Centre au moment de la création de la salle Marcel Pepin. Il a aussi fondé de la Coopérative funéraire de l’Île de Montréal et a été actif dans la mouvance de l’économie sociale.
Un malencontreux AVC le laissera aphasique en septembre 2010. C’est avec l’aide de sa conjointe, Marie-Claire Nadeau, qu’il entreprend sa réadaptation et poursuivra pendant plusieurs années son implication au sein de l’Association des personnes aphasiques. Atteint d’un cancer généralisé, Joseph Giguère est parti accompagné de ses proches, le 23 juin 2020.