Travailleur de la construction nettoyant un chemin de fer l'hiver

CSN–Construction

Innover pour une protection mur à mur

Saviez-vous qu’au sein d’une même entreprise, un travailleur peut bénéficier des conditions contenues dans les conventions collectives de la construction durant l’été et perdre ses avantages l’hiver venu ?

Par Ariane Gagné

Grâce à la CSN–Construction, ces travailleurs à deux statuts sont désormais mieux protégés. Christian Brossard travaille à l’année pour PNR Railworks depuis 23 ans. Durant l’été, il opère tout type de machinerie lourde. Mais l’hiver, il effectue du déneigement sur le réseau de chemins de fer. Christian cesse donc, pendant cette période, d’être considéré comme un travailleur de la construction. Il n’est plus couvert par la loi R-20. Comme il travaille beaucoup pendant l’été, il peut, l’hiver, cotiser à son régime d’assurance Médic Construction ainsi qu’à son régime de retraite. Mais les travailleurs qui accumulent peu d’heures durant la saison estivale n’ont pas cette chance. Christian a donc décidé de participer au projet de la CSN–Construction pour syndiquer les travailleurs hybrides comme lui. « J’ai voulu m’impliquer pour que tous puissent avoir une protection qui a de l’allure à tout moment de l’année. »

Nouveau venu dans le monde syndical
L’unité d’accréditation qu’il a contribué à mettre sur pied relève du nouveau Syndicat des travailleurs et travailleuses non assujettis (STTNA–CSN), créé par la CSN–Construction en 2018. Celle-ci viendra s’ajouter à d’autres accréditations, comme celle de Rail Cantech, l’autre gros joueur dans les chemins de fer au Québec. Les entreprises PNR Railworks et Rail Cantech détiennent notamment les contrats d’entretien du CN, du CP et de Rail Bonaventure. Elles auront leur part du gâteau pour l’entretien du Réseau express métropolitain (REM).

Le syndicat nouvellement créé concrétise ainsi la thèse contestée selon laquelle les régimes de protection du Code du travail et de la loi R-20 peuvent coexister dans une entreprise. « Quelle que soit leur allégeance syndicale, les travailleurs pourront compter sur le STTNA–CSN pour prendre soin de leurs droits complémentaires », explique le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

Ce nouveau syndicat constitue en outre un pas important vers la revendication historique de la CSN–Construction sur la sécurité d’emploi des travailleurs de l’industrie. « De gros joueurs, comme les SNC-Lavalin de ce monde, pourraient bien un jour décider d’embaucher leurs propres employés-es. Cela assurerait aux travailleurs la stabilité en emploi que nous demandons depuis longtemps », conclut-il.


Autres besoins criants
La CSN–Construction veut aussi, par le biais du STTNA–CSN, donner une meilleure qualité de vie à des travailleurs de sous-secteurs de l’industrie dont les conditions sont exécrables et qui échappent à la loi R-20. C’est ainsi qu’elle vient de syndiquer les signaleurs de BML Transport. Les mots de Patrick Rivard, chef d’équipe en signalisation pour cette entreprise, sont éloquents : « On connaît toujours notre horaire la veille, vers 21 h. Ça va mal pour se planifier une vie. Notre rôle est de protéger les usagers de la route et les autres travailleurs sur le site d’un accident, par exemple. Mais on doit faire face à des automobilistes agressifs, qui en viennent parfois aux coups. Notre salaire tourne autour de 14 $ l’heure, alors que nous risquons notre vie tous les jours. Les membres sont impatients d’améliorer leur sort. Merci à la CSN–Construction d’avoir pensé à nous. »

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