Le froid est leur dénominateur commun, mais leur réalité est bien différente dépendant si on est pompier, col bleu, paramédic ou employé-e d’une station de ski.
Le vent des îles
Pompier volontaire aux Îles-de-la-Madeleine, Stéphane Poirier ne craint pas les grands froids. « Le plus gros enjeu, ce sont nos appareils respiratoires qui gèlent », explique-t-il. Celui qui agit comme porte-parole médias pour le comité de négociation de la convention collective précise que lorsqu’une tempête est en vue, des pompiers volontaires vont être invités à s’installer en caserne afin d’être en mesure d’intervenir le plus rapidement possible.
L’eau des Gatinois
Cet hiver, à Gatineau, on compte de six à sept bris d’aqueduc par jour. Nicolas Laflamme est un ouvrier de réseau. Quand une conduite éclate, lui et un collègue se rendent sur les lieux. Pendant qu’un des deux « descend », l’autre demeure « en haut », en soutien. « L’hiver, on se bat pour descendre en bas, explique ce délégué du Syndicat des cols bleus de Gatineau–CSN, car il y fait plus chaud. Cela dit, quand on est en bas, on a les deux pieds dans l’eau et elle peut être très froide ! On est bien habillé, mais l’eau finit par entrer dans les bottes. On se fait mouiller et notre linge gèle. »
« Réparer un bris d’aqueduc, ça peut prendre 2 heures ou en prendre 48. On ne le sait pas tant qu’on n’a pas déterré la conduite. Et l’hiver, parfois, ça peut prendre plus de temps pour se rendre à la conduite parce que la terre est gelée ; il faut alors commencer par casser au marteau. Certaines machines sont plus sensibles au froid, comme celles qui ont des composantes hydrauliques. Les boyaux peuvent briser à cause de la température. »
Les paramédics, toujours là
Pour les paramédics d’une région comme la Côte-Nord, traversée par un seul lien routier, la 138, les grosses tempêtes peuvent entraîner des délais supplémentaires. « Avec les vents violents, ça devient vision zéro sur la route. Ça veut dire plus de risques d’accident. On peut rester pris, il faut demander de l’aide pour déblayer le chemin, explique le président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord–CSN, Daniel Charrette. Des fois, on ne peut pas se rendre dans certaines communautés. »
Qui dit hiver dit motoneige et pour les paramédics, cela peut impliquer de longues interventions nécessitant l’aide des pompiers pour accéder au lieu d’un accident hors route. « Dans les territoires non organisés, c’est plus compliqué qu’en milieu urbain, explique le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier, Fred Maheux. On est généralement mieux équipés qu’avant. Dans les grandes tempêtes, les gens viennent nous aider spontanément, par exemple un voisin qui est en train de passer sa souffleuse, pour nous ouvrir un chemin. J’ai vécu la grosse tempête de 2008, j’étais sur l’ambulance ce jour-là, ajoute le représentant des paramédics de la région de Québec–Chaudière-Appalaches. On était en contact avec la Ville pour qu’ils nous envoient une gratte ouvrir le chemin devant nous ! »
Amenez-en !
Au Mont-Tremblant, des conditions hivernales, on en redemande ! « C’est certain que pour viser les conditions idéales, on ne veut pas qu’il fasse trop chaud, explique le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Station du Mont-Tremblant, Benoit Filion. Mais quand il fait trop froid, c’est vrai que c’est moins agréable. Ça affecte tout le monde, dont le personnel qui travaille dans les restaurants et les boutiques avec les portes qui s’ouvrent tout le temps. »
En rappel : chantiers d’hiver
Dans le secteur de la construction, il se fait de plus en plus de travaux l’hiver. Cela soulève de nouveaux enjeux pour la CSN-Construction qui veille toujours au grain. L’an dernier, la CSN a diffusé un balado sur le sujet. https://www.csn.qc.ca/actualites/sadapter-au-gre-des-saisons/