Les syndicats des centres d’hébergement privés pour aîné-es affiliés à la FSSS-CSN s’inquiètent sérieusement du recours grandissant à une forme de contrat atypique dans le réseau d’hébergement pour personnes âgées. Ce contrat force les aîné-es à débourser plusieurs centaines de dollars de plus par mois pour bénéficier de services auparavant offerts par l’État.
Les CSSS penchent de plus en plus vers l’achat de ressources intermédiaires dans les centres d’hébergement privés en se basant sur l’article 108 de la Loi sur la santé et les services sociaux, plutôt que de recourir à des CHSLD publics. Cette façon de faire permise par la Loi donne à l’État la possibilité d’économiser des sommes considérables en refilant une grande partie de la facture aux personnes les plus vulnérables. « Dans certains de nos centres, comme au Manoir Sherbrooke, les aîné-es hébergés en vertu de ces contrats doivent payer plus de 500 $ », déplore la représentante du secteur, Danielle Lemire.
Désengagement de l’État
« Tout en fermant les yeux sur les conditions de travail des employé-es, le gouvernement permet une mesure qui appauvrit les aîné-es. Pourtant, nous lui demandons depuis plus de deux ans de créer une table de travail entre les différents intervenants du secteur pour discuter des façons d’améliorer les conditions de travail et de vie des résidents dans ces centres. Quand va-t-il faire écho à cette nécessité ? » questionne le vice-président des secteurs privés de la FSSS-CSN, Dany Lacasse.
L’article 108 instaure en outre une accessibilité à deux vitesses, en fonction des personnes qui ont les moyens de payer la somme supplémentaire et celles qui n’ont pas ces moyens. « Il faut que des mesures soient prises pour empêcher cette situation. L’État doit cesser de se désengager sur le dos des résidents et des travailleurs de ces centres », conclut Dany Lacasse.