Une semaine après avoir rencontré le ministre Gaétan Barrette, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) poursuit ses rencontres avec des partis politiques pour faire état de l’ampleur des problèmes vécus actuellement par l’ensemble du personnel du réseau et mettre de l’avant des solutions durables. Cette semaine, la FSSS–CSN a rencontré Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ).
Révision de l’organisation du réseau : une priorité pour le personnel
Lors de la rencontre du vendredi 9 mars avec le ministre Barrette, la FSSS–CSN a fait valoir qu’il faut revoir sa réforme pour régler la crise d’épuisement du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Sans étonnement, le ministre a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de revoir sa réforme. À la veille des prochaines élections provinciales, la question de l’organisation du réseau doit être une priorité selon la FSSS–CSN. L’ampleur de la crise actuelle illustre l’urgence de mettre en place des solutions durables et porteuses pour améliorer le sort du personnel, ce qui passe entre autres par la révision de la réforme Barrette.
La FSSS–CSN a rencontré Amir Khadir de QS ce mercredi et Jean-François Lisée et Diane Lamarre du PQ ce matin. Ces rencontres ont permis de présenter les nombreux problèmes vécus par le personnel du réseau. Les deux partis s’accordent pour dénoncer l’épuisement du personnel du réseau. QS et le PQ sont d’accord avec l’idée de revoir l’organisation du réseau pour donner une plus grande autonomie aux établissements, aux régions et au personnel. La FSSS–CSN espère rencontrer la CAQ prochainement.
« Que le ministre Barrette ne veuille pas revoir sa réforme, c’est bien dommage, mais ce n’est pas très surprenant. La question maintenant, c’est de savoir ce que comptent faire les autres partis avec la réforme Barrette. S’ils prennent le pouvoir en octobre prochain, ils feront quoi avec cette réforme hypercentralisée ? Pour nous, c’est clair, il va falloir opérer des changements majeurs dans l’organisation du réseau si on veut régler durablement la surcharge de travail et l’épuisement du personnel. On ne pourra pas améliorer durablement les choses si tout continue d’être décidé par une seule personne au 15e étage du MSSS à Québec », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.
Réaction de la FSSS–CSN à l’entente des médecins spécialistes
C’est finalement hier que l’entente intervenue avec les médecins spécialistes a été rendue publique, le même jour où la FSSS–CSN diffusait une analyse sur le sous-financement des établissements du réseau. Il s’agit d’une entente très complexe et nous en poursuivons l’analyse. À ce stade, voici ce que nous en comprenons :
- Après 10 ans où les salaires des médecins ont augmenté de manière très importante, on se retrouve avec des enveloppes qui augmenteront minimalement de 2,88 % d’ici 2023, ce qui dépasse largement ce qui est prévu pour les autres salarié-es du réseau ;
- Si la productivité des médecins baisse, la rémunération reste essentiellement la même, mais si elle augmente, les enveloppes sont presque automatiquement ajustées ;
- La rémunération du personnel du réseau, contrairement aux médecins, n’est pas ajustée en fonction de leur productivité, du vieillissement de la population ou de la croissance de la population. Pour le personnel, ces facteurs sont source de surcharge et d’épuisement. Le financement des établissements n’a pas non plus été ajusté pour tenir compte de ces paramètres depuis de nombreuses années.