Les quelque 200 travailleuses et travailleurs de l’hôtel Bonaventure ont déclenché à midi une grève surprise de 24 heures pour faire avancer leur négociation. Disposant d’un mandat de 120 heures de grève, ils exercent une première séquence de grève afin que l’employeur entende leurs demandes quant à l’amélioration des conditions de travail et des salaires.
Il s’agit d’un deuxième débrayage à survenir dans le cadre de la 11e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie CSN qui regroupe cette année 30 hôtels québécois. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Le Reine Elizabeth ont déclenché une grève de 24 heures plus tôt cette semaine. Les votes de grève s’accumulent dans les différents hôtels de la négociation coordonnée et d’autres arrêts de travail sont à prévoir si des avancées ne sont pas constatées rapidement aux tables de négociation.
« Il ne passe pas une semaine sans qu’on entende parler de l’été très profitable dans l’hôtellerie. Si le secteur a pu si rapidement se remettre sur pieds après la pandémie, c’est grâce aux efforts et au professionnalisme des travailleuses et des travailleurs. Avec cette première journée de grève au Bonaventure, nous montrons que nous sommes résolus à parvenir à de bonnes ententes aux tables de négociation », explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN).
« Les négociations avancent trop lentement dans notre hôtel. Les travailleuses et les travailleurs veulent que ça bouge plus vite. On doit trouver des solutions pour diminuer la charge de travail. Nous devons obtenir de bonnes augmentations salariales pour faire face à l’inflation. Nous avons plusieurs solutions à proposer pour attirer et retenir le personnel à l’hôtel. Encore faut-il que l’employeur nous entende ! Avec cette journée de grève, on s’organise pour que ça change », renchérit Donald Agostinho, vice-président du Syndicat des travailleurs du Bonaventure–CSN.
« Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie l’ont dit d’emblée que l’été serait chaud. La grève au Bonaventure montre bien la détermination de ces femmes et de ces hommes à améliorer leur sort dans un secteur en pleine croissance », poursuit Ramatoulaye Diallo, trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
« Quand on voit à quel point le prix des chambres a explosé dans bien des hôtels… pourquoi les hôteliers ne s’activent-ils pas pour mettre rapidement cette négociation derrière eux en répondant aux demandes légitimes des employé-es ? Les profits sont de retour et c’est maintenant le temps de les partager », conclut Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Les sept demandes communes de la négociation coordonnée
- Obtenir des augmentations salariales de 36 % sur quatre ans pour combler la perte du pouvoir d’achat liée à l’inflation.
- Augmenter la contribution de l’employeur au régime d’assurance collective.
- Encadrer la formation pour la relève et mieux appuyer les formateurs et les formatrices.
- Revoir l’accès et la rémunération pour les vacances annuelles pour attirer la relève et reconnaître l’expérience du personnel en place.
- Éliminer le recours aux agences de placement.
- Freiner la surcharge de travail pour mieux protéger le personnel.
- S’assurer que les personnes salariées décident entre elles du partage des pourboires.
À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN
La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3 500 travailleuses et travailleurs, issus de 30 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs.
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.