Près de 1000 travailleuses et travailleurs de l’hôtel Reine Elizabeth, du Marriott Château Champlain et de l’hôtel Bonaventure ont déclenché une grève surprise de 24 heures pour obtenir des gains aux tables de négociation.
Il s’agit d’un troisième débrayage à survenir dans le cadre de la 11e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie CSN qui regroupe cette année 30 hôtels québécois. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Le Reine Elizabeth et de l’hôtel Bonaventure ont chacun déclenché une grève de 24 heures la semaine dernière. Cette nouvelle mobilisation vise à ce que les hôteliers retirent leurs demandes de reculs aux tables de négociation et fassent des avancées sur les demandes portées par les travailleuses et les travailleurs. Toujours préoccupés par le recours aux briseurs de grève durant l’exercice de la grève, les syndicats demeurent vigilants et évaluent toutes leurs options.
« Après plusieurs séances de négociation, il est déplorable de voir qu’il y a si peu d’avancées. À certaines tables, les employeurs continuent de vouloir imposer un retour en arrière inacceptable. À d’autres, ils semblent vouloir se mettre sur la voie d’accotement en attendant que ça bouge ailleurs. Avec la grève d’aujourd’hui, les travailleuses et travailleurs montrent leur couleur : il faut que ça débloque aux tables ! », explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN).
« Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie font un travail essentiel et exigeant alors que les hôtels sont très occupés en cette période estivale. Ils réclament que les hôteliers les respectent et sont déterminés à se faire entendre », poursuit Arianne Carmel-Pelosse, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
« Les clientes et les clients des hôtels doivent payer le gros prix avec l’explosion du coût des chambres. Les profits sont de retour pour les hôteliers et c’est grâce aux efforts des travailleuses et des travailleurs. Il est temps qu’ils obtiennent leur part du gâteau », conclut Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN.
Les sept demandes communes de la négociation coordonnée
- Obtenir des augmentations salariales de 36 % sur quatre ans pour combler la perte du pouvoir d’achat liée à l’inflation.
- Augmenter la contribution de l’employeur au régime d’assurance collective.
- Encadrer la formation pour la relève et mieux appuyer les formateurs et les formatrices.
- Revoir l’accès et la rémunération pour les vacances annuelles pour attirer la relève et reconnaître l’expérience du personnel en place.
- Éliminer le recours aux agences de placement.
- Freiner la surcharge de travail pour mieux protéger le personnel.
- S’assurer que les personnes salariées décident entre elles du partage des pourboires.
À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN
La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3 500 travailleuses et travailleurs, issus de 30 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs.
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.