Rattrapage salarial

Grève des CPE : une leçon de solidarité

Sans la grève générale illimitée menée par les travailleuses et travailleurs des CPE affiliés à la CSN, nous n’aurions pas entre les mains ces gains qui tracent la voie d’un rattrapage tant attendu.

La grève des CPE se termine à peine. Il faut prendre un pas de recul pour constater l’ampleur des gains de cette négociation. La détermination et la solidarité de ces femmes marqueront l’histoire des luttes syndicales.

Un gouvernement qui n’avait que faire des CPE
On peut avoir tendance à l’oublier, mais il est important de rappeler que la CAQ s’est fait élire en ayant bien peu à proposer pour les CPE et le réseau des services de garde éducatifs. Au début de leur mandat, le gouvernement Legault n’en avait que pour son projet : les maternelles 4 ans. À l’entendre, cela allait régler le manque de places et offrir des services particuliers aux enfants ayant des besoins particuliers. Quelques années plus tard, le travail acharné des travailleuses et travailleurs des CPE et des parents a forcé le gouvernement à s’intéresser aux CPE. Mais disons que ce n’était pas gagné d’avance.

Pendant des mois, nous avons alerté le gouvernement, les employeurs et la population sur les enjeux majeurs de notre réseau. La pénurie nous frappait de plein fouet bien avant que le gouvernement finisse par parler de ce sujet. Et la relève était de moins en moins au rendez-vous alors que les cohortes des cégeps se vident progressivement.

S’ajoutant à notre cri d’alarme, les interventions de nombreux parents ont fait que le gouvernement s’est enfin penché sur le sort des CPE. Il faut souligner la mobilisation de ces parents, particulièrement du mouvement Ma place au travail, pour rendre incontournable l’enjeu du manque de places en CPE.

Faire bouger le gouvernement par notre action
Dès les premiers balbutiements de la négociation, les travailleuses et travailleurs des CPE étaient bien conscients que le temps était venu de remporter une victoire importante pour réussir à changer le cours des choses.

Au dénouement de cette lutte, certains seront tentés de donner le crédit au gouvernement, mais il ne faut jamais oublier tout le travail qui a été fait pour le forcer à agir pour l’avenir de nos CPE. La création de places dans les services de garde et l’amélioration des conditions des travailleuses, ce n’est pas un cadeau. C’est le résultat direct de la mobilisation des parents et des travailleuses.

Sans la grève générale illimitée menée par les travailleuses et travailleurs des CPE affiliés à la CSN, nous n’aurions pas entre les mains ces gains qui tracent la voie d’un rattrapage tant attendu.

La carte de la division rate la cible
Le gouvernement a eu beau jouer la carte de la division, il a fait face à la solidarité des travailleuses des CPE. Bien des gens auraient pu penser qu’en accordant des augmentations salariales aux éducatrices en marge de la négociation, le gouvernement venait de réussir à tasser les syndicats et à régler le conflit.

Pour le gouvernement caquiste, les syndicats sont des organisations dépassées et déconnectées des préoccupations de leurs membres. La grève des CPE montre tout le contraire. Les travailleuses et travailleurs ont décidé de poursuivre la bataille avec une grève générale illimitée qui a permis de faire bouger le gouvernement à la table de négociation. Souhaitons que le gouvernement prenne acte de cette leçon de solidarité pour les négociations à venir.

Les ratios : la bataille à poursuivre
La grève aura permis de faire avancer les conditions de travail et salariales des travailleuses des CPE. Mais le travail n’est pas terminé. Une bataille majeure reste à faire, celle des ratios d’éducatrices par enfant.

Nous nous retroussons les manches dès maintenant et nous savons que nous pourrons encore une fois compter sur l’appui des parents pour convaincre le gouvernement d’améliorer la qualité des services aux enfants.

Auteure : Stéphanie Vachon, représentante des CPE à la FSSS–CSN

 

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