Les travailleuses et travailleurs du festival de films Fantasia sont en grève aujourd’hui afin d’amener l’employeur à considérer sérieusement les enjeux mis de l’avant à la table de négociation où il peine à offrir le salaire minimum à la soixantaine d’employé-es de l’édition 2024 du festival.
« Fantasia veut maintenir notre statut de pigiste pour le festival de cette année, même si nous sommes syndiqués depuis septembre 2023. Le manque de préparation de l’employeur depuis près d’un an à la table de négo est extrêmement décevant », affirme Justine Smith, qui fait partie du comité de négociation du Syndicat des employé-es de l’événementiel–CSN, section Fantasia.
Un piquet de grève est donc en place aujourd’hui le 11 juillet en face des bureaux du 1550 boulevard De Maisonneuve Ouest, à Montréal. Le syndicat de Fantasia, comme deux autres syndicats de festivals, celui de La Fondation Québec Cinéma et celui du Festival du nouveau cinéma (FNC) qui eux ont déjà conclu leurs premières conventions collectives font partie du Syndicat des employé-es de l’événementiel-CSN
Le syndicat souhaite conclure une entente de principe à la table de négociation dans les meilleurs délais afin de bonifier les conditions de travail actuelles des employé-es syndiqué-es et ainsi éviter que la grève se poursuive pendant le festival qui débute le 18 juillet. D’autres jours de grève pourraient donc suivre la semaine prochaine si les pourparlers n’avancent pas de façon satisfaisante. Les membres du syndicat avaient voté à l’unanimité pour cinq jours de grève à exercer au moment opportun en juin dernier.
Un mouvement dans le milieu culturel
« Comme beaucoup de travailleurs du monde culturel, les employé-es de l’événementiel souhaitent se syndiquer parce qu’ils et elles revendiquent de meilleures conditions de travail nommément d’être reconnus comme des travailleurs à part entière et être rémunérés pour toutes les heures travaillées, comme tout le monde qui doit payer son loyer et son épicerie. Et, cessez d’être traités comme de simples pigistes desquels on peut toujours exiger plus de travail pour une même somme forfaitaire initiale », constate Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN.
« La CSN tient à défendre les droits des travailleuses et travailleurs du milieu culturel qui ont trop longtemps été laissés à eux-mêmes avec des conditions de travail très inégales, précaires et parfois même illégales. Le salaire minimum est déjà nettement insuffisant. On lutte pour l’augmenter de façon importante. C’est inconcevable de penser que certains n’obtiennent même pas 15, 75 $ l’heure », ajoute François Enault, 1er vice-président de la CSN.
À propos de Fantasia
Fondé en 1996, le festival Fantasia célèbre cette année sa 27e édition. Avec un public estimé depuis 2016 à plus de 100 000 visiteurs, il a contribué à populariser des films indépendants « anti-Hollywood » de genres aussi divers que la science-fiction, le fantastique, la comédie ou le film d’action. Le festival a fait connaitre de nouveaux talents venus du monde entier.
À propos de la FNCC-CSN
La FNCC-CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité et prend part à plusieurs débats de fond de la société québécoise pour une société plus solidaire, démocratique, équitable et durable.