Fermeture de GE La Prairie

GE Power et Hydro-Québec doivent rendre des comptes

Réunis en assemblée générale hier soir, les membres du Syndicat national des travailleurs en accessoires électriques (CSN) (SNTAE) avaient plusieurs questions qui, depuis l’annonce cavalière de la fermeture de leur usine, demeurent toujours sans réponse.

« Nous voulons rencontrer l’employeur dès que possible afin de comprendre clairement ce qui s’en vient pour nous. C’est totalement irrespectueux que General Electric (GE) nous annonce la nouvelle sur le coin d’une table et que les médias soient plus informés que nous sur l’avenir qui nous attend, de dénoncer Hugues Rolland, président du SNTAE. Même chose du côté d’Hydro-Québec qui demeure le principal client de notre usine. Nous voudrions particulièrement connaître la position de la société d’État relativement à sa politique d’achats de fournitures pour l’entretien de ses installations. »

Rappelons que le 28 novembre, GE Power a annoncé la fermeture de son usine de La Prairie dans un plan de compressions touchant 12 000 employé-es à travers le monde.  Mise en service lors de la création même d’Hydro-Québec, cette usine compte environ 200 travailleurs et travailleuses qui cumulent en moyenne 27 années de service, dont environ 80 sont syndiqué-es.

« Ce que nous en comprenons pour le moment, c’est que la production sera déplacée ailleurs alors que c’est ici et grâce à de l’argent public que toute la connaissance et le savoir-faire ont été constitués. Pourtant, les relations de travail étaient très bonnes et la compagnie était rentable. Pour les 40 petites et moyennes entreprises qui fournissaient cette usine de GE, il s’agit d’une perte d’environ 80 % de leur chiffre d’affaires. Actuellement, nous avons évalué sommairement que cette fermeture aurait un impact majeur sur une centaine d’emplois indirects », de déplorer Louis Bégin, président par intérim de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM).

« L’expertise développée ici ne se retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Nous sommes d’avis qu’une société d’État devrait favoriser l’achat local auprès de fournisseurs de proximité qui possèdent la main-d’œuvre spécialisée pour répondre aux demandes spécifiques d’Hydro-Québec », de souligner Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

« Une chose est certaine pour nous, nous ne négocierons pas des indemnités de départ sans savoir où GE et Hydro-Québec se situent dans toute cette histoire. On sait qu’il resterait environ 40 % des salarié-es après les mises à pied et il faudra un jour, et le plus tôt sera le mieux, que nous fassions partie des discussions. Avec l’appui de la CSN, nous allons travailler afin de maintenir notre capacité de production pour préserver un nombre maximal d’emplois », de conclure monsieur Rolland.

 

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