Dans une vaste offensive coordonnée, plus d’une trentaine de syndicats représentant des milliers de travailleuses et de travailleurs feront parvenir une missive à leurs employeurs respectifs afin de réclamer des actions concrètes pour contrer les effets de la COVID-19. Affiliés à la Fédération du Commerce–CSN (FC–CSN), ces syndicats représentent principalement des travailleurs des entrepôts alimentaires et pharmaceutiques, des établissements hôteliers, des abattoirs, des épiceries, des caisses populaires et compagnies d’assurance, ainsi que d’usines agroalimentaires.
« Les échanges avec nos membres nous ont permis d’identifier plusieurs irritants. Afin de les corriger, nous exigeons immédiatement de la part des employeurs la mise en place de quatre mesures simples, soit le retour de primes COVID-19, l’octroi d’un salaire lorsqu’en isolement, le maintien du lien d’emploi et des avantages sociaux et la poursuite des mesures de santé et de sécurité », explique le trésorier de la FC–CSN, Michel Valiquette.
Ancienneté et avantages sociaux
Plusieurs travailleuses et travailleurs qui ne peuvent travailler depuis des mois voient leur lien d’emploi rompu. C’est notamment le cas pour des centaines d’employé-es de l’industrie hôtelière qui perdent leur ancienneté. « Nous avons des préposées aux chambres qui ont des dizaines d’années d’ancienneté, mais qui ne travaillent pas, car les hôtels sont fermés. Certains employeurs en profitent pour couper leurs liens d’emploi et ne les rappelleront pas lorsque les hôtels rouvriront. C’est injuste et cela manque cruellement de solidarité. » Toujours dans le secteur de l’hôtellerie, plusieurs employé-es perdent aussi l’accessibilité aux avantages sociaux. Il n’est pas rare que des travailleuses et des travailleurs ne travaillent pas assez pour maintenir certains avantages liés au travail à temps plein. « Ces travailleuses et travailleurs devraient toujours avoir accès notamment au régime d’assurance et de retraite, même en cas de mise à pied complète ou partielle, mais certains employeurs leur retirent », dénonce le trésorier de la FC–CSN.
Isolement et télétravail
Les syndicats réclament aussi le maintien du salaire lorsque les travailleurs sont obligés de s’isoler. « Personne ne devrait voir son revenu coupé pendant des semaines parce qu’ils sont obligés de s’isoler. » De plus, dans les cas où le télétravail est requis, les employeurs doivent fournir l’équipement nécessaire.
Santé et sécurité et prime COVID
Rappelons aussi qu’il est primordial que tous les employeurs s’assurent du maintien constant des mesures de santé et de sécurité dans tous les milieux. « On assiste à un relâchement dans certains milieux de travail. Il faut rester vigilants et s’assurer que le matériel de protection soit disponible en quantité suffisante, et ce, en tout temps ».
Finalement, les milliers de travailleuses et travailleurs exigent le retour de la prime COVID. « Nous le martelons depuis des mois. Le scénario est exactement le même qu’au printemps ; le danger est le même, le nombre de cas est en explosion, le confinement est pratiquement total. Même les profits sont encore au rendez-vous. Pourtant, un seul joueur est absent : la prime. C’est injustifiable », conclut Michel Valiquette.