L’Accord de libre-échange avec l’Union européenne (AÉCG) continue d’être négocié en secret par les gouvernements canadien et québécois, à l’instar du Partenariat transpacifique (PTP) qui est encore plus méconnu de la population. Pour provoquer et alimenter le débat public qu’il est urgent de tenir au Québec, quoi de mieux que de réaliser un bilan social économique et social des impacts de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) qui sert encore aujourd’hui de modèle et qui célèbre son vingtième anniversaire en ce mois de janvier 2014 ?
C’est ainsi qu’à compter d’aujourd’hui jusqu’au 31 janvier 2014, se tient à Mexico un forum multisectoriel des organisations sociales et syndicales d’Amérique du Nord. Les organisations du Québec sont du rendez-vous, chapeautées par le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), une large coalition qui travaille sur les enjeux du libre-échange depuis la moitié des années 1980. Non seulement la délégation québécoise partagera ses analyses avec ses partenaires mexicains et états-uniens afin de répertorier et documenter les effets catastrophiques de l’ALÉNA sur différents secteurs de nos sociétés, mais elle participera aussi activement aux débats sur la nécessité de bâtir ensemble un modèle radicalement différent d’échanges entre les peuples.
«Le triste anniversaire de l’ALÉNA doit nous rappeler les risques de poursuivre dans la folle logique d’un modèle qui a non seulement été un désastre pour le fragile équilibre de la planète, mais qui en plus renforce les inégalités sociales en servant d’abord les intérêts des multinationales», a affirmé Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. « Il est non seulement nécessaire de faire contrepoids aux promoteurs de la mondialisation néolibérale dont la rhétorique est très bien orchestrée mais peu rigoureuse – comme le prouve l’extase dans les médias en octobre dernier concernant l’entente de principe avec l’Europe sans que personne n’ait vu le texte – mais il est aussi urgent de provoquer un large débat public sur un modèle économique qui a brisé ses promesses et n’a pas servi la prospérité de nos populations ni amélioré notre qualité de vie», affirme Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. « Il est temps de penser et bâtir un nouveau paradigme ».
Le Forum multisectoriel nord-américain « Les 20 ans de l’ALÉNA: BASTA du libre-échange !» se terminera le 31 janvier 2014 avec une grande marche dans les rues de Mexico, à laquelle feront écho près d’une cinquantaine d’actions au quatre coins de l’Amérique du Nord (carte interactive sur http://bit.ly/1frYRaI)
À Montréal, toutes les citoyennes et citoyens sont invités à un rassemblement à 12 h (midi) contre le PTP et la mondialisation néolibérale devant le Complexe Guy-Favreau au Centre-Ville de Montréal. Une initiative d’ATTAC-Québec, Eau Secours!, Universities Allied for Essential Medicines, la CSN, Raging Grannies, le chapitre de Montréal du Conseil des Canadiens, entre autres.
L’action sera suivie de la soirée de lancement du livre « Zapatos en las piedras » en présence de Raúl Gatica, coauteur de l’ouvrage et réfugié politique à Vancouver en raison de la persécution vécue pour son activisme au sein du Conseil autochtone populaire de Oaxaca Ricardo-Flores-Magon. Co-organisée par le Comité pour les droits humains en Amérique latine et la Ligue internationale des luttes des peuples, l’évènement se tiendra au Café Artère à compter de 18 h.
« Nous sommes à Mexico et déploierons des actions partout en Amérique du Nord pour dénoncer le mal causé par l’ALÉNA dans la région et pour résister aux nouvelles menaces posées par les accords de nouvelle génération, comme l’AÉCG, le PTP, les négociations transatlantiques États-Unis / Union européenne (TAFTA), et bien d’autres. C’est par des actions coordonnées par delà les frontières, qu’elles soient sectorielles ou géographiques, que nous avons réussi dans le passé à contrer les coups de force des multinationales. Qui ne se souvient pas que l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), la ronde du millénaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) sont tous tombés quand les peuples se sont levés et ont dit non. Il n’y a pas de raison qu’on ne réussisse pas à nouveau !», a conclu Nadja Palomo, co-coordonnatrice du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) et membre de la Coalition québécoise sur les impacts sociaux-environnementaux des transnationales en Amérique latine (QUISETAL).
La délégation québécoise pilotée par le RQIC est composée des Amis de la Terre Québec, de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Coalition québécoise sur les impacts sociaux-environnementaux des transnationales en Amérique latine (QUISETAL) et du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), et du Syndicat des Métallos -FTQ.