C’est avec beaucoup d’intérêt que Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable du dossier de l’éducation, et Caroline Quesnel, vice-présidente de la FNEEQ, responsable du regroupement des établissements scolaires privés, prennent part aujourd’hui au Forum sur la lutte contre l’intimidation organisé par le gouvernement québécois.
« Si le forum a pour objectif de mobiliser les acteurs concernés et de dégager les pistes d’action d’un plan de lutte contre l’intimidation, il faudra cependant plus que des orientations pour changer les mentalités », affirme madame De Sève.
Pour la CSN et pour la FNEEQ, un suivi éducatif est nécessaire, mais il doit s’accompagner de sérieuses mesures de formation pour le personnel ainsi que de mesures pour l’éducation et la sensibilisation des jeunes.
« Dans nos écoles et dans nos collèges, nous faisons face à la croissance du phénomène de l’intimidation, entre autres, dans les médias sociaux, et il est urgent de définir et de mettre en place les services nécessaires au soutien des jeunes qui sont victimes d’intimidation ainsi qu’à ceux qui commettent de tels actes », précise madame Quesnel.
La lutte à la violence et à l’intimidation à l’école suppose la collaboration de tout le monde; celle des élèves, celle du personnel, mais aussi celle des directions d’école et des parents. Cette lutte nécessite un engagement financier à long terme dans le réseau scolaire de façon à pouvoir disposer des ressources humaines et des outils éducatifs nécessaires. « Or, le gouvernement libéral nous parle de compressions et d’austérité sur tous les tons. Cela nous semble en contradiction avec l’élaboration et la mise en place de mesures pour s’attaquer véritablement au problème de l’intimidation à l’école », ajoute madame Quesnel.
Par ailleurs, madame de Sève souligne que l’intimidation est un phénomène qui n’est pas exclusif à l’école. « Les milieux de travail n’en sont pas exempts et bien que le dispositif de plaintes pour harcèlement psychologique soit un acquis, cela est loin de constituer une panacée : il judiciarise gravement un problème qui aurait intérêt à être traité d’abord sur le plan de la prévention et de la santé-sécurité. »
La vice-présidente de la CSN rappelle également que les personnes âgées peuvent elles aussi être victimes d’intimidation. « Là encore, des mesures de dépistage et de lutte à la maltraitance sont nécessaires, mais les compressions budgétaires risquent de compromettre les efforts pour mettre en œuvre le plan gouvernemental de lutte à la maltraitance contre les aînés. »
La lutte à l’homophobie constitue un autre front de lutte à l’intimidation où la CSN est active avec son comité confédéral LGBT, « Nous appelons les syndicats de la CSN à s’engager fermement dans la lutte à l’homophobie en milieu de travail. »
« Nous espérons vivement que la tenue de ce Forum donnera lieu à des actions concrètes afin d’éradiquer une fois pour toutes, le phénomène de l’intimidation sous toutes ses formes et dans tous les milieux », conclut la vice-présidente de la CSN.
À propos de la CSN et de la FNEEQ-CSN
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.