Le ministre Barrette lançait hier son Plan d’action en santé mentale 2015-2020 dans lequel il dresse la liste des actions qui seront posées dans les prochaines années pour Faire ensemble et autrement. Malheureusement, au-delà des souhaits du gouvernement et des déclarations tape-à-l’œil, la santé en général et la santé mentale en particulier sont loin d’être des priorités en cette période d’obsession de l’austérité. La CSN déplore cette entreprise de relations publiques du ministre et lui rappelle qu’aide, soutien et prévention ne passent pas par le démantèlement du réseau de la santé et des services sociaux.
La CSN s’explique mal pourquoi le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, pourtant au cœur des activités, n’a pas été partie prenante de la démarche d’élaboration de la nouvelle politique. « On nous dit qu’on veut Faire ensemble et autrement, mais on ignore volontairement la voix de ceux et celles qui rendent possibles les soins, le soutien et la prévention. Un plan d’action sérieux, ça se construit avec les salarié-es du réseau, pas dans leur dos, en catimini », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN.
Si le ministre veut réellement améliorer les soins aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale, il lui faudra compter sur des employé-es qualifiés. Or, en abolissant la prime des psychologues, le gouvernement fragilise lui-même ses équipes de soins. « Consciemment ou non, le gouvernement est en train de pousser certains salarié-es, dont les psychologues, dans les bras du marché privé. Comment compte-t-il s’y prendre pour améliorer les soins, s’il perd son personnel qualifié », se questionne Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN.
Au-delà des discours pompeux, il y a les faits : alors que le système de santé et des services sociaux est soumis à la pression constante des diverses compressions passées, d’autres sont à prévoir. Le ministre peut bien « se réjouir que ce plan d’action vienne concrétiser notre volonté d’agir », la réalité est toute autre. « Récemment, le gouvernement nous annonçait la fin du moratoire sur la fermeture des résidences à assistance continue et une série de nouvelles compressions substantielles dans le système. Espère-t-il réellement que les minuscules 70 millions $ qu’il annonce permettront d’atteindre ces objectifs », dénonce Jean Lacharité, vice-président de la CSN. « Il n’y a qu’une seule façon de réellement soutenir les patients, les familles et les employé-es, c’est en mettant un terme aux politiques d’austérité, en réinvestissant et en développant une réelle vision interdisciplinaire », conclut-il.