Loi fédérale anti-briseurs de grève

Enfin !

Cette loi rétablira l’équilibre entre le patronat et le syndicat à la table de négociation.

Par Idriss Amraoui

L’ exercice de la grève est souvent très coûteux pour les travailleuses et les travailleurs. Lorsque ces derniers optent pour le débrayage, ils sacrifient leur rémunération et leurs avantages sociaux afin de tenter d’améliorer leurs conditions de travail.

Toutefois, ce droit est miné lorsqu’un employeur a recours à du personnel de remplacement pour permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités pendant que les employé-es sont en grève ou en lock-out.

Alors que l’ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec bénéficient d’une loi interdisant le recours aux briseurs de grève depuis 47 ans, ceux œuvrant dans une organisation de compétence fédérale ne disposaient pas, jusqu’à tout récemment, d’une telle législation.

Permettre l’utilisation de travailleurs de remplacement en temps de grève ou de lock-out a un effet dévastateur sur la négociation collective, sur le rapport de force et sur le retour à la paix industrielle. Dans les faits, ces salarié-es de substitution agissent comme des briseurs de grève. Ce qui permet à l’employeur de poursuivre ses opérations pendant que ses employé-es sont sur les lignes de piquetage. Une situation inacceptable qu’a dénoncée récemment la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en commission parlementaire à Ottawa.

En maintenant leurs activités et leurs revenus pendant un arrêt de travail, les employeurs développent un avantage déloyal et menacent la liberté d’association des travailleuses et travailleurs pourtant protégée constitutionnellement. Ainsi, les scabs prolongent les grèves et les lock-out et n’incitent guère l’employeur à conclure une entente favorable.

« La capacité de former un syndicat, de négocier collectivement et de faire la grève sont des droits fondamentaux du mouvement syndical, insiste Caroline Senneville. C’est en exerçant ces droits fondamentaux que les travailleuses et travailleurs parviennent à bouleverser le déséquilibre de pouvoir entre eux et leur employeur. »

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que la CSN accueille l’adoption du projet de loi anti-briseurs de grève. Celle-ci rétablira l’équilibre entre le patronat et le syndicat à la table de négociation. Ce n’est qu’en corrigeant cette injustice historique entre les deux parties que les syndiqué-es de compétence fédérale arriveront à jouir pleinement de leur droit fondamental d’association.

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