Les grandes organisations syndicales que sont la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD réitèrent une fois de plus l’urgence de mettre en place pour la population un véritable programme d’assurance médicaments public et universel. Tout récemment, à la commission de la santé et des services sociaux, la ministre de la Santé Danielle McCann, en réponse à une question du député Gabriel Nadeau-Dubois sur l’approvisionnement en médicaments et l’autonomie médicale et pharmaceutique, s’est contentée de vanter le régime actuel d’assurance médicaments au Québec.
Cela démontre, malheureusement, que la ministre n’a pas encore pris conscience des lacunes majeures du système public/privé actuel et de l’urgent besoin d’un régime public et universel. Ottawa a déjà dit oui au principe alors que, à Québec, la ministre s’obstine à défendre un régime obsolète.
La pandémie actuelle doit nous faire réaliser l’urgence de la situation. Qui aura les moyens d’acheter les médicaments nécessaires en raison de la pandémie ? Quels en seront les coûts pour les régimes d’assurance privés dans un après COVID où de nombreux secteurs d’activités sont sérieusement touchés ? Qui aura les moyens de les payer sans couper dans les dépenses essentielles ? Plus que jamais, cette crise sanitaire révèle la nécessité d’assurer un accès universel aux vaccins et aux traitements pour lutter efficacement contre la pandémie actuelle, mais également contre celles à venir. C’est un enjeu de sécurité ! Il faut agir maintenant.
Au Québec, il est faux de prétendre, comme on le fait au gouvernement, que le régime actuel d’assurance médicaments est efficient. Seules les personnes n’ayant pas d’assurance privée peuvent avoir accès au régime public. « Notre régime public/privé a fait exploser les coûts des médicaments et des assurances privées. La démonstration de son inefficacité est déjà faite. Plus de 9 % de la population n’a pas les moyens de prendre ses médicaments faute d’argent. Comme injustice, on ne fait pas mieux. Il est temps de corriger cela », déclare Daniel Boyer, le président de la FTQ.
À cela, il faut ajouter le coût des assurances privées qui sont en explosion. « Au pays, au Québec, il en coûte de plus en plus cher pour les travailleurs et travailleuses pour être assurés. Certains groupes de travailleurs prennent même la décision d’annuler leur régime d’assurance collective. Personne ne devrait avoir à choisir entre renouveler une ordonnance ou payer l’épicerie. Ça ne peut plus être toléré », ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau.
« En plus d’être plus équitable et démocratique, un régime entièrement public et universel est rentable pour le Québec et le Canada. Seulement au Québec, l’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le coût des médicaments de 20 % à 40 %. On parle d’économies de 1 à 3 milliards de dollars par année pour le Québec seulement, ce n’est pas rien. On ne peut plus se permettre de payer trop cher pour nos médicaments, d’autres besoins doivent être comblés », affirme la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.
« Un régime entièrement public va améliorer l’efficacité du système de santé, offrir une couverture universelle, permettre un meilleur niveau de protection pour toutes et tous, donner un accès équitable aux médicaments d’ordonnance et aux meilleurs médicaments en plus d’assurer un meilleur contrôle des coûts », souligne le président de la CSD, Luc Vachon.
La ministre de la Santé Danielle McCann a tort en voulant maintenir un régime public/privé. « Il est temps d’instaurer un véritable programme d’assurance médicaments public et universel au Québec. La ministre doit choisir entre protéger les intérêts des lobbys pharmaceutiques et des assurances, ou la population du Québec », concluent les leaders syndicaux.