L’hôtel DoubleTree par Hilton du Complexe Desjardins doit cesser immédiatement d’utiliser les services d’au moins onze briseurs de grève. C’est ce que vient d’ordonner un juge du Tribunal administratif du travail dans une décision rendue le vendredi 19 novembre. Le juge déclare que l’employeur a contrevenu à l’article 109.1 du Code du travail qui interdit le recours à des briseurs de grève.
L’ordonnance permanente enjoint également l’employeur de ne plus faire appel à du personnel embauché après le 26 juin 2020 pour faire le travail normalement exécuté par son personnel en grève ni à du personnel d’autres employeurs par exemple des sous-traitants.
Rappelons que le DoubleTree avait choisi de fermer ses portes temporairement le jour même où le syndicat et l’employeur se faisaient face au Tribunal administratif du travail suivant un rapport d’inspection relevant l’utilisation de briseurs de grève. Pour la Fédération du commerce (FC–CSN), cette fermeture improvisée est directement en lien avec l’incapacité de l’employeur de faire fonctionner l’hôtel sans recourir à des briseurs de grève. L’hôtel est toujours fermé.
Les travailleuses et les travailleurs du DoubleTree sont en grève depuis le 2 septembre. Ils s’opposent aux reculs que l’employeur veut leur imposer. Ils réclament un règlement semblable à celui qui a été conclu dans 12 autres hôtels syndiqués CSN de la négociation coordonnée.
« C’est une belle victoire pour les travailleuses et les travailleurs, se réjouit le président de la FC–CSN, Alexandre Laviolette. Nous comprenons très bien que le DoubleTree a hâte de pouvoir recommencer à accueillir sa clientèle et reprendre ses affaires. Nos membres ont très hâte eux aussi de reprendre le travail et de retrouver leur clientèle. Cela passe par la négociation. Il y aura d’ailleurs une reprise des pourparlers ce 24 novembre, en présence d’un conciliateur. Il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas nous entendre ici comme nous nous sommes entendus dans 12 autres hôtels ces dernières semaines ».
« Nous allons continuer de nous tenir debout, enchaîne le président du syndicat CSN représentant les travailleuses et les travailleurs du DoubleTree, Claude Harrison. C’est certain que plus de deux mois en grève, ce n’est pas facile pour personne. Mais il n’est pas question d’accepter que l’employeur puisse simplement se débarasser de celles et ceux qu’il ne veut plus comme il nous le demande. Au contraire, dans le contexte de rareté de main-d’œuvre qu’on connaît, le DoubleTree a tout avantage à bien traiter son personnel».