Les Québécoises et les Québécois n’ont aucune raison de se réjouir du prévisible surplus budgétaire record de 1,7 milliard de dollars engrangés durant l’année financière 2015-2016. C’est sans compter la somme de 1,5 milliard versée au Fonds des générations. « Le vrai record, c’est que la population est tarifée plus que jamais tout en subissant des coupes records dans les services publics », nuance d’entrée de jeu Jacques Létourneau, président de la CSN.
Demandez aux familles qui confient leurs enfants aux CPE et qui ont vu leur facture exploser en produisant leur dernier rapport d’impôt, si c’est une bonne nouvelle. Expliquez aux parents qui voient l’aide diminuer de jour en jour dans les écoles pour leurs enfants en difficulté, que ce surplus est souhaitable. Convainquez les personnes malades ou âgées en CHSLD qu’un bain par semaine et moins de fruits et légumes frais, c’est une bonne décision… Les exemples concrets de l’austérité sauvage pour en arriver à ce surplus gênant se multiplient depuis l’élection des libéraux de Philippe Couillard. Pas de quoi pavoiser. Le surplus se fait sur le dos des citoyennes et des citoyens.
Le Fonds des générations ou taxer l’avenir
Visiblement, le gouvernement Couillard choisit d’engranger des sommes colossales alors que la population manque de services pourtant jugés essentiels et que l’économie a grandement besoin d’un électrochoc.
« Le gouvernement choisit de verser le surplus au Fonds des générations, au nom des générations futures, justement. Ce sont pourtant ces mêmes futurs adultes qui sont privés, dès maintenant et quotidiennement, des services auxquels ils ont droit dans le Québec qu’on s’est donné, déplore Pierre Patry, trésorier de la CSN. C’est une drôle de manière de voir l’équité entre les générations. »
Nous ne sommes pas dupes. L’objectif véritable de ce gouvernement est de ratatiner l’État dans un dessein purement idéologique. Pourtant, durant la campagne électorale du printemps 2014, les libéraux n’ont jamais annoncé aux électrices et aux électeurs qu’ils visaient le démantèlement de l’État québécois.
Alors que de plus en plus d’instances (FMI, OCDE) reconnaissent l’importance des mesures d’austérité dans les crises actuelles, le gouvernement de Philippe Couillard continue de faire la sourde oreille.
D’autres choix sont possibles. Dans la conjoncture trouble que le Québec vit présentement, suspendre les versements au Fonds des générations et investir massivement dans nos services publics serait un geste responsable et raisonnable.