Depuis le 15 décembre, à 7 h 30, la direction de Provigo de Témiscaming a pris la décision de décréter un lock-out, à quelques jours de Noël. En plus de mettre la trentaine de salarié-es sur le trottoir, les citoyennes et citoyens de Témiscaming, de Kipawa et des environs devront prendre la route pour faire leur épicerie à l’extérieur de la municipalité.
Pour la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Provigo Témiscaming, affilié à la Fédération du commerce-CSN, le geste que vient de poser la direction à Témiscaming démontre clairement l’attitude méprisante envers les salarié-es, mais surtout le manque de respect de cette entreprise envers la clientèle. « Bien sûr, la direction va tenter de justifier son geste parce qu’on a augmenté nos moyens de visibilité vendredi dernier en portant un chandail noir avec nos uniformes tout en servant la clientèle. D’ailleurs, le seul dérangement survenu a été quand le directeur local, M. Laderoute, a monté le ton au comptoir de la boulangerie vers 15 h 10, de dire la présidente du syndicat. Depuis le 14 novembre, nous avons informé les représentants de Provigo (Loblaws) à la table de négociation que nos membres réagiraient après avoir laissé passer huit mois sans qu’aucune avancée ne soit faite ». D’ailleurs, leur porte-parole, conscient de la situation, nous a indiqué à plusieurs reprises d’un ton sarcastique : « Si vous n’êtes pas contents, vous ferez ce que vous avez à faire », de poursuivre la porte-parole syndicale.
De son côté, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault, est estomaqué de voir l’attitude de Provigo dans ce dossier. « Jamais, comme organisation syndicale, nous n’aurions osé poser un geste de cette ampleur envers toute une population », de dire le porte-parole de la CSN en région.
Depuis le mois d’octobre, la colère gronde chez nos membres, mais jamais la clientèle n’a été affectée. Nous avons été à plusieurs reprises sur la place publique pour sensibiliser la population et l’alerter du peu de respect qu’avait Provigo (Loblaws) envers les salarié-es. D’ailleurs, malgré l’attitude de leur employeur, la priorité des travailleuses et des travailleurs n’a jamais été abandonnée : le service à la clientèle.
« Depuis samedi matin, nos services à la CSN sont à pied d’œuvre pour organiser la suite des choses et déjà nous avons eu des échanges avec certains élus des municipalités avoisinantes pour rassurer la population, mais aussi pour permettre aux citoyens dans le besoin de se rendre faire leurs achats à l’extérieur, et bien sûr, pas dans une épicerie appartenant à Provigo », d’ajouter Donald Rheault.
« On ne peut pas d’une part bafouer toute une population et leur demander d’aller faire sonner la caisse enregistreuse au profit de la même compagnie. J’espère que la population de Témiscaming fera entendre sa voix à ce chapitre », poursuit le président du CCATNQ.
Aujourd’hui, nous rencontrons les membres à 14 h et nous leur présenterons un plan de travail pour la situation d’urgence à laquelle Provigo (Loblaws) nous confronte et la CSN ne baissera jamais les bras devant une compagnie, quelle qu’elle soit. Nous avons toujours travaillé avec la population au Québec. La population de Témiscaming, de Kipawa et des environs aura les services auxquels elle a droit, n’en déplaise à Provigo (Loblaws). Au Québec, les citoyens ont le droit de s’exprimer et surtout d’être informés. C’est ce que les travailleuses et travailleurs font depuis le mois d’octobre, puisque sans contrat de travail depuis le 31 mars 2012, en espérant que le message se rende au bureau chef à Toronto.
« À la sortie de l’assemblée générale, le comité exécutif syndical émettra ses commentaires et connaissant leur professionnalisme, la population pourra elle aussi avoir une belle période des Fêtes pour contrecarrer le cadeau empoisonné de Provigo (Loblaws) offert à la clientèle et aux membres du personnel », de conclure le président du conseil central de la CSN.