La CSN accueille avec une certaine prudence l’annonce du gouvernement faite aujourd’hui pour rendre le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) plus flexible, tout en apportant certains bémols. « Il faudra s’assurer que les employeurs et les employé-es concernés seront d’accord lorsqu’il y aura modification des modalités de prises de congé, souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Nous devons absolument éviter que des pressions s’exercent sur des personnes pour qu’elles entrent au travail alors qu’elles ne le souhaitent pas. »
Le plan du ministre
La vice-présidente de la CSN ajoute que le RQAP fait l’objet d’un consensus social entre les employeurs et les employé-es et qu’il est essentiel de conserver cet équilibre. « Les mentalités ont beaucoup évolué depuis une dizaine d’années, ajoute Véronique De Sève. Aujourd’hui, tant les employeurs que les syndicats sont en accord avec l’importance de préserver ce joyau essentiel à une meilleure égalité entre les femmes et les hommes. Nous demandons au ministre de la Famille Luc Fortin, également président du comité ministériel sur la conciliation famille-travail-études, de poursuivre dans ce sens et d’éviter de modifier le régime à la pièce, sans vision globale. »
Rappelons qu’en plus d’une loi-cadre au sujet de la conciliation famille-travail-études, la Coalition pour la conciliation famille-travail-études (CCFTE), dont la CSN est membre, revendique une série de changements à la Loi sur les normes du travail, dont l’obtention de son horaire de travail à l’avance, le droit de refuser de faire des heures supplémentaires, le droit à de vraies périodes de pauses et repas, l’octroi de 10 congés payés pour obligations familiales et maladie, la bonification des congés fériés et la rémunération des congés de maladie.
Mesure électoraliste?
Véronique De Sève remet finalement en question le lien établi par le gouvernement entre la mesure annoncée et l’argent contenu dans la caisse du RQAP. « Le gouvernement n’investit pas un sou dans cette caisse, qui est entièrement financée à même les cotisations des employeurs et des travailleuses et travailleurs. Sans compter que les mesures annoncées seront à coût nul, comme Philippe Couillard l’a lui-même mentionné. On a beau être en précampagne électorale, il ne faut pas prendre les gens pour des valises : aucun cadeau n’est fait ici aux Québécoises et aux Québécois. Espérons que la volonté des libéraux d’aider les familles du Québec aille au-delà des élections », conclut-elle.