À la veille de la présentation du discours du Trône et budget fédéral par le ministre des Finances, Jim Flaherty, la CSN fait part de ses attentes. « Nous attendons une série de mesures pour faire face à la crise économique, en sortir le plus rapidement possible et consolider l’économie de demain », a indiqué la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
La CSN attend des mesures vigoureuses pour aider les travailleuses et les travailleurs qui ont perdu ou qui perdront leur emploi. Ainsi, la centrale syndicale souhaite la bonification du programme d’assurance emploi de façon à ce que davantage de chômeuses et de chômeurs se qualifient pour des périodes plus longues, avec des prestations bonifiées et l’abolition du délai de carence. « Seulement 43 % des chômeuses et des chômeurs ont droit à des prestations. En 1989, ce pourcentage était de 83 %. Dans la foulée du jugement de la Cour suprême, qui établit qu’Ottawa a perçu illégalement 53,4 milliards de dollars de cotisations pour les années 2002, 2003 et 2005, le gouvernement Harper devrait faire œuvre de réparation en améliorant l’accessibilité au régime en cette période de crise économique comme le préconise, d’ailleurs, le gouvernement du Québec », de poursuivre Claudette Carbonneau.
La CSN demande aussi l’accroissement du financement pour la formation de la main-d’œuvre et la mise en place d’un programme de soutien du revenu pour les travailleurs âgés qui perdent leur emploi et qui sont particulièrement vulnérables à l’approche de la retraite.
« À l’heure de l’économie du savoir, nous devons profiter de cette crise pour permettre le perfectionnement des compétences des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement fédéral doit accroître les paiements de transfert pour le financement du système d’éducation supérieure avec l’ajout pour le Québec de 800 millions de dollars afin de retrouver le niveau de financement de 1994-1995 », d’ajouter la leader syndicale.
La CSN estime que sans le maintien de la formule actuelle de péréquation, le Québec se retrouvera dans une situation financière catastrophique. Le gouvernement fédéral doit profiter de son discours du Trône pour donner des assurances à l’effet qu’il ne modifiera pas cette formule, en pleine crise économique, sans débat public, de façon unilatérale.
La CSN exige, par ailleurs, que le gouvernement fédéral renonce à consentir de nouvelles baisses d’impôts. Depuis trois ans, le gouvernement s’est privé de revenus de près de 53 milliards de dollars. Pour 2009-2010, les baisses d’impôts et de taxes déjà annoncées par le gouvernement conservateur priveront l’État de 23,1 milliards de dollars additionnels.
Pour la présidente de la CSN, l’économie de demain, c’est aussi une économie plus respectueuse de l’environnement et des êtres humains. Ainsi, la centrale syndicale estime qu’il faut investir massivement dans la construction et la rénovation de logements sociaux ainsi que dans les programmes d’infrastructure pour accélérer le développement des transports en commun, des énergies propres et de l’innovation et la recherche. « Alors que le nouveau président des États-Unis fera sa première visite officielle au Canada, le gouvernement fédéral devrait lancer un signal clair selon lequel il est prêt à suivre Barak Obama dans sa détermination à soutenir la protection de l’environnement. Le Canada doit s’engager à respecter le protocole de Kyoto et à participer activement à la négociation d’un accord pour l’après 2012. »
L’inaction du gouvernement fédéral dans les secteurs manufacturier et forestier a conduit à la perte de nombreux emplois. « Alors que le secteur automobile de l’Ontario reçoit une aide substantielle de près de trois milliards de dollars, ces deux secteurs doivent recevoir une aide au moins équivalente. Cela devrait également permettre de soutenir d’importants travaux de sylviculture qui permettront de régénérer nos forêts pour les générations futures. » En matière de développement régional, le gouvernement fédéral devrait également restaurer le financement des agences de développement économique régional en faveur des organisations de développement à but non lucratif.
Les retraité-es ne doivent pas être les grands oubliés du prochain budget. La CSN s’attend donc à des mesures visant à réduire l’impact de la crise financière sur eux avec la diminution de 50 % du retrait minimum requis des FERR pour 2008. Il s’agit d’un minimum compte tenu des pertes extrêmement importantes que ces personnes ont subies.
En matière de services de garde, le gouvernement doit respecter les juridictions provinciales et offrir la possibilité de retrait avec pleine compensation financière.
Finalement, la CSN attend du gouvernement fédéral un engagement à travailler avec la communauté internationale à l’élaboration d’une nouvelle architecture financière mondiale.
La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.