Pour souligner la journée de la Saint-Valentin, des représentants du milieu de la presse écrite ont organisé, partout au Québec ainsi qu’à Ottawa, une journée pour l’amour de l’information. Pour l’occasion, la Fédération nationale des communications – CSN (FNC‑CSN) a remis une lettre ouverte signée par des milliers de citoyens et de personnalités publiques au gouvernement Trudeau, afin de lui rappeler l’urgence d’agir rapidement pour soutenir un secteur en difficulté, mais qui demeure essentiel à la santé de la démocratie.
La FNC-CSN s’attend à ce que le gouvernement fédéral passe de la parole aux actes et qu’il instaure des mesures concrètes lors du prochain budget, afin de freiner les fermetures et les pertes d’emplois.
« La baisse brutale des revenus publicitaires met une pression insoutenable sur les médias écrits, estime Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Il s’agit d’une tendance lourde observée depuis 2009. Même si les médias écrits tentent de s’adapter au contexte numérique et arrivent à prendre leur place sur le Web, il est difficile de produire de l’information de qualité avec de moins en moins de revenus ».
À Ottawa, des salarié-es de plusieurs quotidiens du Québec ont rencontré les élu-es et les sénateurs à la Chambre des communes. Lors de cet événement, Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN, a remis au gouvernement la pétition demandant des mesures urgentes de soutien financier et a rappelé les demandes de l’organisation.
« Nous avons proposé différentes avenues au gouvernement, que ce soit des crédits d’impôt sur la masse salariale ou une réforme des critères d’admissibilité du Fonds du Canada pour les périodiques, afin d’ouvrir un nouveau volet accessible notamment aux quotidiens, a indiqué Pascale St-Onge, lors d’un point de presse. Nous avons rencontré le gouvernement à plusieurs reprises et nous espérons qu’il saisisse l’ampleur de la crise et l’urgence d’agir dès maintenant ».
En parallèle, la FNC-CSN, qui représente environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, estime nécessaire de trouver des solutions qui assurent la pérennité de l’information dans le contexte numérique actuel.
Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Stéphane Giroux, était également sur place pour porter le message. « On ne peut pas se permettre d’autres pertes d’emploi ou d’autres fermetures de médias. L’information n’est pas un produit comme les autres et le gouvernement Trudeau a une responsabilité de soutenir un journalisme libre et diversifié, car c’est essentiel pour la santé de la démocratie canadienne », a-t-il souligné.
Iniquité fiscale
Tous les intervenants ont donc souhaité mettre de la pression sur le gouvernement fédéral avant le dépôt du prochain budget. L’ancien journaliste et directeur principal de l’agence TACT Intelligence-conseil, Vincent Marissal, estime que le gouvernement doit aussi s’attaquer à la question de l’iniquité fiscale. « Celle-ci perdure et avantage les géants du Web comme Facebook et Google, qui sont des concurrents directs des médias canadiens sur le plan des revenus publicitaires. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : le gouvernement Trudeau doit aussi agir dans ce dossier puisque ces entreprises ne sont toujours pas taxées au même titre que les entreprises locales, ce qui leur offre un immense avantage » estime-t-il.
D’autres activités en appui à la presse écrite ont eu lieu à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Chicoutimi et Rouyn-Noranda.