CHSLD Bourget

Des infirmières heureuses à la CSN

Lors du maraudage de 2014, un groupe de 28 infirmières du Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) Bourget décidait de grossir les rangs de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Deux ans plus tard, ces travailleuses de la santé sont plus que jamais satisfaites d’avoir pris ce virage important.

La CSN était déjà présente au CHSLD Bourget. Elle représentait 76 travailleurs et travailleu­ses dans les catégories 2 et 3 depuis 50 ans. En 2014, la grogne était à son paroxysme chez les 28 infirmières affiliées à la FIQ. Elles s’estimaient mal desservies et mal outillées.

« Elles venaient toujours nous deman­der des renseignements sur différents sujets et même si elles ne faisaient pas partie de notre syndicat, je les ai toujours renseignées et dépannées, ce sont des collègues de travail après tout », explique François Lacombe, président du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers du CHSLD Bourget (CSN).

Maria Trujillo, infirmière et vice-présidente et secrétaire du syndicat, en avait lourd sur le cœur : « La FIQ ne faisait rien pour nous, aucun grief ne se réglait, nous n’étions pas appuyées, nous étions laissées à nous-mêmes. Nous avions l’impression de payer nos cotisations pour rien. Nous avons demandé à François, le président de la catégorie 2 CSN, ce qu’il fallait faire pour changer de syndicat. On a suivi la procédure et on a changé pour la CSN. Par la suite, notre président a tout réglé, il a mis à jour les griefs qui traînaient. Tout le monde était très content. »

« Lorsqu’on était à la FIQ, on voyait notre représentant une fois par année, on nous remettait une boîte à lunch ou un autre cadeau, et c’était tout. Avec la CSN, tout a changé, nous sommes bien représentées, nous avons un bon suivi, nous sommes très satisfaites », renchérit Cristabel Araujo-Nolasco, infirmière auxiliaire et trésorière du syndicat.

Redresser la barre

Toutes les demandes qui étaient restées lettre morte avec la FIQ ont été réglées durant le mandat actuel. De plus, un poste d’infirmière clinicienne, qui faisait autrefois partie des postes de cadres, a été obtenu et octroyé à une infirmière du syndicat. « La restructuration des postes avait été mal menée, elle s’échelonnait sur deux quarts de travail de soir et de nuit. On empêchait les infirmières de nuit de sortir pendant leur souper afin d’avoir l’œil sur les bénéficiaires. Pour remédier à ce problème, elles sont maintenant payées à taux et demi pendant leur souper. Ce sont tous des éléments qui irritaient les infirmières et qu’on a réussi à régler en deux ans. Aujourd’hui, on a des services et on est assurées d’avoir un conseiller syndical de la FSSS–CSN présent toutes les semaines. Une infirmière et une infirmière auxiliaire ont été élues comme déléguées, elles participent à toutes les instances, ce qu’elles ne faisaient pas auparavant », explique le président.

Une direction mécontente ?

La direction du CHSLD Bourget n’était pas nécessairement heureuse de voir le syndicat des infirmières joindre les rangs de la FSSS–CSN. Si elle entretient quand même de bonnes relations avec les syndicats CSN des catégories 2 et 3, il était plus facile pour la direction d’imposer ses idées et ses décisions douteuses au syndicat des infirmières qui n’avait pas la structure nécessaire pour offrir une opposition.

Maintenant que la centaine de travailleuses et travailleurs du CHSLD Bourget parle d’une même voix, le rapport de force est nettement plus équilibré. « Ça fait 17 ans que je suis là, les patrons et les syndiqué-es savent que je suis là pour faire appliquer la convention collective et que je suis là pour les membres », conclut François Lacombe.

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