Le Syndicat des professionnèles, des techniciennes et des techniciens de l’Outaouais (SPTO-FP-CSN) dénonce fermement l’orientation des Centres jeunesse de l’Outaouais qui coupent des services aux jeunes vulnérables pour se donner les moyens de financer de nouveaux bâtiments.
La direction a notamment supprimé un poste de psychoéducateur et sept postes d’agents en relations humaines responsables de première ligne, et donc en charge de donner suite aux nombreux signalements de jeunes en détresse. « C’est une perte énorme d’expertise à des postes névralgiques pour les jeunes », affirme Martin Leblanc, président du SPTO-FP-CSN, qui rappelle que les Centres jeunesse de l’Outaouais subissent une 3e année de coupes budgétaires pour un total de 2 M$.
« C’est d’autant plus choquant que l’administration a réussi à mettre 4,1 M$ de côté, alors même qu’elle diminuait la qualité des services », ajoute Martin Leblanc, qui attribue cette double manœuvre à la volonté de la direction de construire de nouveaux bâtiments sans avoir de budgets spécifiques pour le faire. Ces nouveaux locaux amélioreraient les conditions d’hébergement des jeunes, mais le SPTO estime qu’il ne faut pas les financer au détriment des services actuels. « Il est déplorable que le centre jeunesse se prive des professionnels les plus qualifiés dans chacun des secteurs d’intervention pour faire des économies sur le dos des jeunes », insiste Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).
L’absence du psychoéducateur, le dernier qui était en poste, fait en sorte que les éducateurs ou les agents d’intervention n’ont plus d’expert à consulter dans les situations de violence entre les jeunes, de jeunes qui se font violence eux-mêmes ou qui s’en prennent au personnel. Cette perte est d’autant plus cruciale que le remplacement, au cours des dernières années, de plusieurs éducateurs par des agents d’intervention est venu diminuer l’expertise terrain dans ce type de situations. Sans surprise, le personnel constate une augmentation significative de la violence dans les centres d’hébergement depuis trois ou quatre ans.
Équité régionale
« Il est irresponsable de risquer l’avenir de jeunes de l’Outaouais parce que le gouvernement refuse de consacrer les fonds nécessaires à mettre les centres jeunesse de la région à niveau avec ceux d’autres régions du Québec », affirme Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN).
À propos
La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et services sociaux. Le Syndicat des professionnèles, des techniciennes et des techniciens de l’Outaouais (FP-CSN) SPTO-FP-CSN représente près de 400 membres. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais regroupe plus de 10 000 membres et près de 70 syndicats sur tout le territoire de la région.