65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme

Des droits fondamentaux continuent à être bafoués au Canada

Tous les ans, le 10 décembre, à l’occasion de son conseil confédéral, la CSN souligne l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette année, elle a tenu à marquer de façon plus particulière le 65e anniversaire de la Déclaration en consacrant une journée complète à la question. Rappelons que la Déclaration universelle est le premier texte international à reconnaître des droits inviolables à tous les êtres humains. Adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies, elle représente, comme l’affirme son préambule, « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ».

La journée du 10 décembre 2013 avait pour thème 65 ans de lutte à continuer. Elle a réuni plusieurs délégué-es et salariés de l’organisation syndicale de même que des conférenciers et panélistes des milieux gouvernemental, universitaire, communautaire et autochtone, dont le président de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, M. Jacques Frémont et le président de la Ligue des droits et libertés, M. Dominique Peschard.

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN, l’événement prend une saveur particulière cette année, alors que les syndicats du Canada tout entier sont l’objet d’attaques majeures de la part du gouvernement fédéral. « Avec les projets de loi C-525, C-377 et C-4, le gouvernement conservateur cherche à affaiblir le pouvoir de négocier des travailleuses et des travailleurs canadiens et à museler le mouvement syndical. Pas question de se laisser faire, on doit réagir », a-t-il déclaré.

La Déclaration et ses applications

La Déclaration universelle des droits de l’homme demeure d’une grande actualité. Elle est à l’origine de l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, deux outils majeurs et largement utilisés par le mouvement syndical. Comme le rappelle Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, « la pertinence de cet instrument ne fait aucun doute. La Déclaration enchâsse de nombreux droits qui sont au cœur des luttes syndicales. Par exemple, le droit à l’égalité sans discrimination, la liberté d’expression, les libertés d’association et de négociation. La Déclaration universelle proclame aussi le droit à la protection sociale en cas de chômage ou de vieillesse. Or, les coupes au régime d’assurance-emploi se multiplient et les régimes publics de retraite sont insuffisants pour assurer un niveau de vie décent à chacun. On le voit, il y a encore du pain sur la planche en vue de réaliser l’idéal commun ! »

Un autre défi important des prochaines années concerne les droits économiques, sociaux et culturels reconnus dans la Charte québécoise, lesquels demeurent pour l’instant des droits théoriques à cause du libellé de la loi. « Comment en effet obtenir réparation lorsque le droit à la santé, à l’éducation, au logement ou au revenu décent a été violé ? Il est temps de s’attaquer à cette question. C’est ce que demandait d’ailleurs la Commission des droits de la personne et de la jeunesse dès 2003 », a conclu Jacques Létourneau.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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