Les salarié-es du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) ont profité de l’Halloween pour dénoncer le véritable festival des horreurs qui se déroule littéralement sous leurs yeux depuis les dernières années. Ils ont tenu des manifestations colorées devant les trois principaux établissements du méga-hôpital montréalais.
« C’est aberrant de voir que le ministère de la Santé et des Services sociaux continue de tolérer les gaspillages et les mauvais choix qui sont faits ici alors qu’on aurait pu s’attendre à un changement de cap avec ce nouveau gouvernement, déplore le président du Syndicat des employé-es du CHUM, Pierre Daoust. Le CHUM est devenu un musée des horreurs où les sorcières et leurs potions magiques de compression et de sous-traitance côtoient des cadres zombies qui laissent pourrir les problèmes de relations de travail, sans parler des vampires des PPP qui sucent sans gêne et sans relâche les fonds publics ».
Les travailleuses et les travailleurs du CHUM contestent de nombreuses décisions administratives et politiques qui ont un impact direct sur les services à la population et sur les conditions de travail du personnel. Entre autres, mentionnons :
• Les compressions budgétaires;
• Les coupes de postes et d’heures et les pertes d’emplois;
• Les surcharges de travail;
• Les coupes de services;
• La multiplication des postes de cadres;
• Les mauvaises relations de travail;
• La privatisation et la sous-traitance;
• Les contrats en partenariat public-privé;
• Le gaspillage.
Pour le vice-président de la FSSS–CSN, Guy Laurion, un virage est plus que nécessaire dans les pratiques de gestion au CHUM. « Les services à la population, ce sont les salarié-es qui les assurent. La qualité des services, l’expertise publique, ce sont les salarié-es qui, en définitive en sont garants. Il va falloir qu’on le reconnaisse clairement. Ajouter des postes de cadres pendant qu’on coupe des postes de salarié-es, ce n’est clairement pas ça la saine gestion. Il y a urgence de faire du bien commun la valeur primordiale guidant toutes les décisions au CHUM, comme partout ailleurs dans le réseau ».
De son côté, la vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Suzanne Audette, déplore que le Parti québécois poursuive dans cette voie, et ce, malgré des dispositions prévues au contrat qui permettraient au secteur public de reprendre le contrôle de l’hôpital dès son ouverture.
« Nous nous expliquons mal l’entêtement du gouvernement à poursuivre dans la voie hasardeuse des PPP. Dans la santé et les services sociaux, tout ce que les PPP nous ont donné jusqu’à maintenant, ce sont des scandales de corruption, des problèmes liés à la qualité des services ainsi qu’une incroyable opacité dans la prise de décisions. Avec les PPP, le secteur public paie plus cher à long terme. Il y perd son expertise ainsi que sa capacité d’assurer l’imputabilité des gestionnaires. Il vaudrait mieux rapatrier ces établissements dans le secteur public, compte tenu des risques de dérapages financiers comme on le voit ailleurs dans le monde, notamment en Angleterre. La formule des PPP ne tient pas ses promesses. Plus on attend pour le faire, plus ça nous coûtera cher », plaide-t-elle.
À propos
Le SECHUM représente quelque 5000 employé-es. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, qui regroupe 125 000 travailleuses et travailleurs du secteur. Il fait également partie du Conseil central du Montréal métropolitain, qui réunit tous les syndicats CSN de la grande région métropolitaine. Enfin, il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) comptant 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux.