Politique sociale du gouvernement

Des ajouts bénéfiques, mais…

Pour la CSN, les mesures de solidarité sociale annoncées aujourd’hui par le gouvernement, pour venir en aide aux plus mal pris de notre société, ne peuvent qu’être bénéfiques, mais les représentants de la centrale considèrent que nous avons l’obligation de trouver des solutions à long terme pour parvenir à de meilleurs résultats.

La CSN apprécie particulièrement les efforts qui seront faits pour franciser et intégrer les immigrants au marché du travail et la volonté du gouvernement de déposer un projet de loi concernant l’encadrement des conditions de travail des travailleuses domestiques ainsi que des mesures portant sur l’encadrement des agences de placement temporaire. « Nous mettons en avant de nombreuses revendications sur ces sujets depuis plusieurs années ; entre autres l’intégration des immigrants dans les milieux de travail et l’accessibilité pour tous à des conditions de travail décentes », de rappeler Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Nous sommes fort heureux d’entendre que désormais tout projet mis en avant par le gouvernement devra être empreint de sa vision de la solidarité et qu’une meilleure coordination interministérielle sera assurée. L’intention est plus que louable et nous soutenons une telle vision. Mais, au-delà des intentions, c’est dans l’action que nous jugerons la conduite du gouvernement en cette matière », d’affirmer Jacques Létourneau.

De même, toute annonce bonifiant l’offre en service de garde comme les haltes-garderies communautaires et le soutien pour l’intégration des enfants handicapés en service de garde constitue une bonne nouvelle pour les parents.

Ceci dit, si la bonification de l’aide financière aux personnes seules qui sont prestataires de l’aide sociale contribuera à améliorer leurs conditions de vie, elle demeure nettement insuffisante pour les sortir de la pauvreté. À cet égard, la CSN déplore que le plan d’action du gouvernement annoncé aujourd’hui ne comporte pas une série de mesures visant à éradiquer la pauvreté, notamment une hausse substantielle du salaire minimum.

Par ailleurs, si la CSN a toujours soutenu la mission des organismes communautaires, elle réitère qu’il est primordial que l’État maintienne l’équilibre qui existe actuellement entre ces organismes et les services publics dans la prestation de services. « Les organismes communautaires ont effectivement besoin de plus de soutien de la part du gouvernement pour accomplir leur mission et aussi pour assurer à celles et à ceux qui y œuvrent des conditions de travail décentes. Mais l’ajout de ressources financières ne peut servir à détourner des services dispensés par le secteur public vers le secteur communautaire, comme semble vouloir le faire le ministre Hébert avec son assurance autonomie », de mettre en garde le président de la CSN.

Rien dans l’annonce d’aujourd’hui n’indique comment le gouvernement entend financer ces mesures. « Il va sans dire que tant qu’il dit maintenir sa cible concernant le déficit zéro, cela signifie qu’il devra procéder à de nouvelles coupes pour soutenir son plan. Jamais nous n’accepterons qu’il emprunte cette voie. Se pose donc la question du financement de nos politiques sociales. Nous revenons donc à ce que nous demandions lors du premier budget de ce gouvernement, soit que le Québec se donne les outils pour accroître ses revenus et assurer une plus grande progressivité du système fiscal, avec l’objectif de se doter d’un régime fiscal qui assure convenablement le financement de nos services publics et de nos programmes sociaux. Le gouvernement devrait convier la société québécoise à un large débat sur la fiscalité et les finalités de celle-ci. Ces questions sont d’ailleurs abordées dans la campagne automnale que la CSN mène dans toutes les régions du Québec sur le thème Et si on avançait, le progrès social dépend de nous », de conclure Jacques Létourneau.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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