Saison estivale rime souvent avec fête, festivités, festival… Mais est-ce vraiment la fête pour les employé-es festivaliers ?
D’après les données de Bonjour Québec, la province recense plus de 500 festivals chaque année. Une étude commandée par la Fédération nationale de la culture et des communications (FNCC–CSN) brosse un portrait peu reluisant des conditions de travail des salarié-es festivaliers.
Une bonne partie des postes qui y sont offerts sont « événementiels » : ils ne bénéficient habituellement pas des avantages sociaux qui sont offerts aux employé-es permanents. Ce sont des emplois pouvant s’apparenter à des postes dits saisonniers, avec toute la précarité qui en découle. La rémunération est loin d’être mirobolante ; elle avoisine bien souvent le salaire minimum.
Julie, qui vérifie les billets à l’entrée, est payée 15,75 $ l’heure et travaille (debout !) une douzaine d’heures par jour. Rafik, au bar, a de fortes chances d’être « employé » à la manière d’un bénévole, récoltant comme seul revenu, les pourboires de la soirée. Le technicien de son, Jean-François, est derrière sa console depuis 7 h ce matin et y restera jusqu’à la fin du spectacle, bien au-delà de 23 h. Maria – vous ne la voyez pas –, elle s’occupe de la logistique. Elle reçoit 21 $ l’heure et n’a pas de pause-repas.
Syndiquer ces milieux fait partie des priorités de la FNCC–CSN afin de créer un rapport de force permettant de changer la donne. Avec la fin récente du festival Juste pour rire, l’industrie festivalière a lancé un cri d’alarme, demandant une sécurisation et une bonification des financements publics. Doivent être prévus dans cette nécessaire bonification des montants pour améliorer les conditions salariales et de travail des employé-es festivaliers. Sinon, combien de Juste pour rire sont appelés à disparaître ?