Les 75 travailleuses et travailleurs du Centre l’Entre-Toit déclenchent la grève générale illimitée pour la première fois de leur histoire. La négociation tourne au ralenti depuis plus d’un an et ce moyen d’action devient nécessaire pour forcer l’employeur à améliorer les conditions de travail et les salaires.
Le Centre l’Entre-Toit est un centre d’hébergement de transition pour des personnes aux prises avec une double problématique de santé mentale et de démêlés avec la justice et/ou de toxicomanie. Les salarié-es ont exercé une première séquence de grève du 2 au 5 juillet dernier. Depuis ce temps, il y a eu peu d’avancées dans la négociation pour ce syndicat qui vit son premier renouvellement de convention collective. Les enjeux particulièrement litigieux sont la disponibilité du personnel, la liste de rappel et la question des salaires.
« Devant la fermeture de l’employeur à négocier, les salarié-es n’ont d’autre choix que de monter le ton. Le déclenchement de la grève générale illimitée montre à quel point les travailleuses et les travailleurs sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires pour continuer d’assurer la mission de l’organisme », lance Mary-Christine Urizar-Ladouceur, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en intervention communautaire (STTIC–CSN).
« Les salarié-es du Centre l’Entre-Toit font un travail essentiel, mais difficile. Difficile, parce qu’on ne leur donne pas tous les moyens de bien faire leur travail. On ne peut pas accepter que ces travailleuses et ces travailleurs aient des salaires bien en deçà des comparables. Et l’employeur n’aide en rien en imposant des relations de travail très dures. À l’heure actuelle, il fait tout pour se compliquer la vie, pour attirer et retenir du personnel. Il faut qu’il change de ton et qu’on règle cette négociation au plus vite », enchaîne Lucie Longchamp, vice-présidente des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
« Ces travailleuses et ces travailleurs mènent une lutte exemplaire pour se faire respecter. En déclenchant la GGI, les salarié-es se donnent les moyens de se faire entendre et de faire comprendre à l’employeur qu’il doit négocier. Ils peuvent compter sur notre appui jusqu’à ce qu’ils obtiennent un bon règlement », poursuit Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
« Le gouvernement Legault ne peut rester les bras croisés face aux conditions de travail des salarié-es d’organismes communautaires comme le Centre l’Entre Toit, qui font un travail essentiel pour la population. Le désengagement public dans le réseau de la santé et des services sociaux entraîne une précarisation du travail de centaines de travailleuses et de travailleurs du communautaire. Il faut que ça cesse », de conclure François Enault, premier vice-président de la CSN.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.