Les employé-es des hôtels Delta et Hilton de Québec entament ce dimanche une journée de grève commune dans le cadre de la renégociation de leurs conventions collectives respectives, échues depuis plus d’un an.
Les membres des deux syndicats de Québec unissent donc leurs forces pour une première fois au cours de cette ronde de négociation dans l’hôtellerie. Alors que les membres du Syndicat des employé-es de l’Hôtel Delta Québec (FC–CSN) en seront à leur troisième journée de grève consécutive, les employé-es de l’hôtel concurrent du boulevard René-Lévesque sortent en grève pour la première fois aujourd’hui.
Les employé-es du Hilton et du Delta tiendront pour l’occasion une marche de solidarité pour souligner l’événement et pour marquer leur volonté d’améliorer leur sort, alors que les employeurs tentent de forcer des reculs sur le plan des conditions de travail. Cette approche de la part des hôteliers est jugée périlleuse par les représentants de la CSN alors qu’on assiste à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dans le secteur.
Pour une reprise de la saison touristique qui profite à tous
La reprise de la saison touristique doit aussi profiter aux travailleuses et aux travailleurs, a insisté Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « L’un des enjeux majeurs de cette négociation est la réintégration des employé-es qui ont été sacrifiés par la pandémie. Les employeurs, qui ont tiré profit des différentes aides gouvernementales au cours des derniers mois, devraient avoir la décence d’assurer le maintien du lien d’emploi afin que tous les salarié-es qui le souhaitent puissent être réintégrés lorsque les activités auront pleinement repris. La relance, ça passe obligatoirement par les travailleurs et travailleuses », a-t-elle souligné.
Les deux syndicats, qui participent à la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie au sein de la Fédération du commerce de la CSN (regroupant 26 syndicats) se sont entendus sur un ensemble de principes communs, rappelle Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN).
« Le refus d’accepter des reculs sur les clauses de nature pécuniaire est l’un de ces principes et nous avons été très clairs là-dessus à toutes les tables de négociation, a-t-il insisté. Est-ce que les employeurs du secteur proposent des reculs pour se donner un rapport de force ou pour étirer la négociation? Leur intention est difficile à saisir. Mais de notre côté, nous sommes en mode “règlement”. Nos demandes sont raisonnables, notre approche aux tables est constructive et nous avons déjà fait des compromis pour que tout le monde puisse profiter pleinement de la reprise des activités touristiques. Par contre, les débrayages d’aujourd’hui témoignent du fait que nos membres ne sentent pas cette même volonté chez les employeurs. C’est la raison pour laquelle nous augmentons la pression aujourd’hui. »
Outre le maintien des liens d’emploi et le refus des reculs sur le plan monétaire, la plateforme de demandes communes comprend notamment des améliorations aux régimes d’assurance collective et des augmentations salariales variant entre 2,1 % et 4 % par année.
Chacun des 26 syndicats affiliés à la CSN (plus de 2 500 professionnel-les de l’hôtellerie) a le mandat de négocier avec son employeur respectif l’ensemble des conditions de travail de ses membres.
D’autres moyens de pression à venir à l’échelle du Québec
Ces débrayages pourraient préfigurer une série d’actions similaire un peu partout au Québec. De nombreux syndicats affiliés à la CSN ont tout récemment adopté des mandats de grève de 72 heures à effectuer au moment jugé opportun.