Crise forestière : fermeture de la scierie Petit Paris

Le licenciement collectif des 97 travailleuses et travailleurs de la Coopérative forestière de Petit Paris prend effet aujourd’hui. Les espoirs de réouverture sont extrêmement minces et tout porte à croire que le village de Saint-Ludger-de-Milot va perdre son principal employeur pour de bon. Rappelons qu’une fermeture temporaire était en place depuis juin.

« Nous sommes profondément déçus de perdre nos emplois dans une région qui compte pourtant sur la forêt depuis des générations », affirme Pierre Godin, vice-président du Syndicat des travailleurs de la scierie Petit Paris-CSN.

« Nous sommes solidaires des travailleuses et des travailleurs de Saint-Ludger-de-Milot qui vivent un moment très difficile. La région du Lac-Saint-Jean mérite mieux comme développement économique », affirme Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean-CSN.

Crise forestière
Cette fermeture est le symptôme des difficultés vécues par plusieurs entreprises du Québec dans le secteur du bois de sciage, qui est aux prises avec des tarifs douaniers américains en hausse, un prix du bois relativement bas et une incertitude sur l’approvisionnement des usines à moyen et à long terme.

« Le gouvernement du Québec doit porter une plus grande attention au secteur forestier qui fait partie de l’économie du Québec depuis sa fondation. Ça devrait être l’une de ses priorités, mais il préfère subventionner une usine suédoise de batterie qui est au bord de la faillite », affirme François Enault, 1er vice-président de la CSN.

« Malgré nos démarches auprès de la ministre Maïté Blanchette Vézina, le gouvernement du Québec ne semble pas vouloir faire quoi que ce soit avant l’année prochaine. C’est très décevant et on souhaite maintenant que le premier ministre Legault prenne cet important dossier régional en main », affirme Dominic Tourigny, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN.

Lueur d’espoir dans le marché
Selon des données du gouvernement fédéral, la production de bois d’œuvre était en hausse de 14 % au Québec pour les six premiers mois de 2024 par rapport à 2023. Pendant cette même période, l’ensemble de la production nord-américaine était en baisse de 0,5 %, surtout en raison d’une diminution de 3,2 % aux États-Unis. Bref, le marché pourrait se replacer si cette tendance se maintient.

Notons aussi une hausse du prix de la pâte de papier Kraft de plus de 200 $ US la tonne ces derniers mois. Plusieurs entreprises forestières œuvrant dans le papier sont également actives dans le bois et comptent sur les copeaux du sciage pour faire du papier. Une fermeture de plusieurs scieries semble donc problématique pour la filière.

À propos
La CSN est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment des travailleuses et travailleurs de l’industrie forestière.

Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean-CSN regroupe quelque 160 syndicats de la région et représente 16 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

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