Pour le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN), aucun acteur n’est mieux placé que la SAQ pour assurer la distribution du cannabis légalisé sur le territoire québécois. Tant d’un point de vue économique que sociétal, la collectivité québécoise en sortirait gagnante.
« Cela peut sembler aller de soi pour bien des gens que nous plaidions pour que la SAQ assure la distribution du cannabis, mais nous avons y avons longuement réfléchi avant de prendre position. Nous avons retourné toutes les pierres, explique le président de Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN), Alexandre Joly. Au final nous avons conclu que la SAQ et son réseau sont en mesure de répondre à tous les enjeux de santé publique et de sécurité qui sont posés par la légalisation. Et sur le plan économique, miser sur la SAQ est la meilleure façon de maximiser les retombées positives et assurer une source de revenus additionnelle pour financer nos services publics et nos programmes sociaux. »
L’étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dévoilée aujourd’hui va d’ailleurs dans ce sens. En comparant un modèle de distribution privé au modèle de la SAQ, l’étude montre que les avantages économiques du recours au monopole public sont indéniables. Les retombées économiques, en termes d’emplois comme en termes de valeur ajoutée, militent en faveur du réseau public.
De plus, la SAQ compte déjà l’infrastructure nécessaire. Son personnel est formé pour veiller à l’application de la loi, notamment en ce qui a trait à la vente aux personnes mineures. Enfin, en tant que société publique, la SAQ est à l’abri des pressions anticoncurrentielles qui pourraient être exercées sur de petits commerçants par le crime organisé, qui pourrait tenter de récupérer son marché nouvellement légalisé.
Pour le SEMB–SAQ, il est inquiétant que le gouvernement québécois n’ait pas encore pris position sur la question, contrairement à plusieurs autres gouvernements provinciaux. La légalisation du cannabis étant dorénavant en voie de concrétisation, l’État québécois doit préparer la suite, et jouer un rôle de leadership, sinon ce sont les intérêts de quelques lobbies privés qui s’imposeront et profiteront du vide pour s’installer sans que nous puissions, collectivement, tirer le meilleur parti de la légalisation.
Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 325 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.