Le gouvernement caquiste n’a qu’un mot en tête lorsqu’il négocie avec des salarié-es en santé : flexibilité. Les syndicats de la CSN doivent trouver le moyen de composer avec cette demande répétée tout en obtenant des gains pour leurs membres.
La flexibilité en santé peut impliquer, pour un employeur, l’affectation d’une ou d’un salarié-e à un poste ailleurs dans l’établissement ou sur un autre site de travail au sein d’un même territoire régional. Lors de la négociation du secteur public de 2023, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, revendiquait plus de flexibilité dans les conventions collectives. Toutes les négociations avec le gouvernement suivent depuis la même recette.
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À présent, « flexibilité » est le terme pour exprimer un penchant patronal : le problème, c’est la lourdeur des conventions collectives. « Quand on voit l’ampleur de la crise qui frappe nos services publics, de l’austérité en passant par la surcharge de travail, ça prend une vision biaisée pour penser que le problème, c’est la lourdeur des conventions. Pour bien des travailleuses et des travailleurs qui font toujours plus avec moins, cette demande de flexibilité est bien mal reçue », explique de François Enault, premier vice-président de la CSN.
Il suffit d’analyser la façon dont cette flexibilité s’est matérialisée dans les contrats de travail pour constater à quel point le gouvernement vise surtout à s’en prendre aux syndicats à travers un exercice de relations publiques.
Les conventions collectives du réseau
Les nouvelles conventions collectives de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont permis de baliser les préoccupations gouvernementales tout en encadrant les rôles et les responsabilités des gestionnaires.
« Durant les négociations, le gouvernement revendiquait l’ancienneté pour l’ensemble du réseau et la bonification des quarts défavorables. On a trouvé des terrains d’entente tout en rappelant qu’il faudrait en faire davantage pour que l’état du réseau s’améliore. Les nouvelles conventions nous positionnent mieux qu’avant, mais le gouvernement doit en faire plus ! », insiste le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc.
C’est primordial, alors que l’on constate le mal causé par le retour de l’austérité. La solution pour un réseau plus efficace, ce n’est pas davantage de flexibilité pour les gestionnaires, mais plus de stabilité pour le personnel », conclut Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN.