La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) déplore la décision de recourir à du béton américain pour les dizaines de milliers de traverses du REM de Montréal, alors qu’une entreprise comme Béton provincial, de Matane, aurait été en mesure de livrer ces structures.
« Nous souhaitons vivement que le nouveau président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond, ne répète pas les erreurs du passé comme celle de n’exiger aucun contenu et assemblage locaux pour les trains du REM. Ces derniers seront d’ailleurs construits en Inde par une entreprise française », soutient Louis Bégin, président de la FIM-CSN qui en appelle également au nationalisme économique du gouvernement Legault.
La FIM-CSN rappelle que la CDPQ est actionnaire de Bombardier et sera également un des principaux actionnaires d’Alstom lorsque l’acquisition de Bombardier par l’entreprise française sera complétée. Bref, la Caisse dispose de leviers importants pour mener à bien ses deux mandats : rendement et de développement économique du Québec (pas de l’Inde).
« Si le contrat de béton était allé à Matane et celui des trains à La Pocatière, l’économie du Bas-Saint-Laurent serait en bien meilleure situation aujourd’hui. Avec un peu de volonté, les futurs investissements en transport en commun à Montréal ou à Québec pourraient créer des emplois dans les autres régions et tout le Québec en profiterait », ajoute Louis Bégin.
Autres contrats publics qui ont échappé au Québec
Le REM de la CDPQ n’est malheureusement pas une exception. La FIM-CSN rappelle que les nouveaux wagons de trains de banlieue d’exo (AMT auparavant) seront construits par une entreprise chinoise qui n’a toujours rien livré, après l’annulation d’un contrat avec Bombardier. En plus, le Journal de Montréal rapportait en décembre dernier que l’entreprise chinoise qui construit ces wagons s’approvisionne dans des mines de Madagascar où travaillent des enfants.
La société d’État VIA Rail a également confié un contrat pour de nouveaux trains à l’entreprise allemande Siemens qui utilisera ses usines de Californie pour ce contrat.
« Après le ralentissement lié à la COVID-19, la relance économique du Québec et du Canada passe par des décisions plus courageuses et plus favorables à notre industrie locale. Les autres pays ne se gênent d’ailleurs pas pour donner une longueur d’avance à leurs industries nationales dans les contrats publics », conclut Louis Bégin.