Les présidents et la présidente des quatre centrales syndicales, Daniel Boyer (FTQ), Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Luc Vachon (CSD), rencontrent cet après-midi, à 13 h 30, le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires.
« Il est clair, pour nous, que la crise sanitaire des deux dernières années illustre la nécessité de changer d’approche en matière de finances publiques. La pandémie a jeté un éclairage cru sur l’héritage de décennies de compressions dans les services publics en révélant leurs failles et l’essoufflement de leur personnel. Le gouvernement doit continuer à intervenir pour consolider une reprise économique durable dans tous les secteurs et répondre, notamment, aux défis de la rareté de main-d’œuvre », soutiennent d’emblée les leaders syndicaux.
Dans un mémoire conjoint, les centrales présentent, au total, seize recommandations déployées autour de quatre grands axes, soit la gestion de la dette publique et éviter un retour à l’austérité budgétaire; un réinvestissement dans les services publics pour prévenir l’essoufflement total du personnel dans les réseaux; le développement économique postpandémie; et la nécessité de répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs, notamment sur les enjeux liés à la rareté de la main-d’œuvre et à la formation.
« De plus, dans la perspective de privilégier des mesures qui répondent d’abord et avant tout aux besoins de la population québécoise, le gouvernement doit cesser les versements au Fonds des générations et éviter tout retour à l’austérité budgétaire. »
Elles font aussi valoir que, bien que l’économie dans son ensemble, les revenus de l’État de même que le marché du travail ont retrouvé un dynamisme certain, il est vrai que quelques secteurs, plus touchés par les mesures sanitaires, roulent toujours au ralenti.
La pandémie aura évidemment entraîné des bouleversements qui s’échelonneront sur plusieurs années, même après un retour à une certaine normalité. Les centrales mettent donc en garde le gouvernement contre une fin abrupte du financement des mesures de soutien et de relance, autant en santé et services sociaux, en éducation, en enseignement supérieur que dans les autres ministères. Dans la même perspective, elles demandent aussi à Québec de déployer des efforts sur les mesures de soutien à long terme afin que les entreprises demeurent viables et en activité pour alimenter la croissance économique à venir.
« Les Québécoises et les Québécois ont besoin que l’on investisse dans l’avenir. C’est pourquoi le prochain budget doit être un appui ferme à une véritable relance afin de bâtir une économie plus durable, résiliente, solidaire et verte. Et, pour y arriver, l’instauration d’un dialogue social ouvert et constructif sera nécessaire pour que les travailleuses et les travailleurs puissent faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations en matière d’emploi, de formation, de protection sociale ou de soutien du revenu », soutiennent Daniel Boyer, Caroline Senneville, Éric Gingras et Luc Vachon, ajoutant que les organisations syndicales connaissent leurs secteurs d’activités et peuvent jouer un rôle de premier plan dans cette relance.