Le bilan des 20 ans du modèle des groupes de médecine familiale publié par l’IRIS nous apprend notamment que malgré un financement conséquent, les GMF ont échoué à améliorer l’accès aux services de première ligne en santé. La FSSS demande au gouvernement Legault et aux médecins d’avoir le courage de remettre le bien commun au centre de leur pratique.
Petit rappel historique : issue de mobilisations citoyennes, la création des CLSC privilégiait le travail en équipe multidisciplinaire afin d’améliorer la santé globale de l’individu, mais aussi de sa communauté. Or, le modèle CLSC n’a pas pu se développer, notamment à cause du boycottage systématique par les associations de médecins. « Il est temps que cesse cette mainmise des médecins sur notre réseau de la santé! Les médecins devraient être au service du réseau de la santé et non pas que tout le réseau soit à leur service! » de déclarer Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.
Le modèle des GMF ne répond que peu aux besoins de la population : des heures d’ouverture réduites et un accès aux professionnel-les qui doit d’abord passer par un médecin, alors que l’on connait les difficultés persistantes pour avoir un médecin de famille. « Ce n’est pas acceptable que les GMF utilisent des prêts de services de professionnel-les venant du public, afin de servir les intérêts des médecins en premier. On demande au ministre Dubé plus de courage politique afin de favoriser le bien commun en santé. On invite les professionnel-les et les médecins à retourner vers les CLSC afin que soit mise en place une véritable première ligne médicale et psychosociale accessible à la population » de renchérir Réjean Leclerc.
Redonnons aux Québécois et aux Québécoises ce qu’ils souhaitent : l’accessibilité aux services! Redonnons la fierté à la population de leur système de santé. Redonnons leurs lettres de noblesse aux CLSC en revenant à leur rôle pivot de la première ligne des soins de santé et de services sociaux au Québec avec un financement conséquent. C’est ce que souhaite la population et les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé, car c’est l’ensemble de la société qui y gagnerait. La FSSS–CSN appelle les médecins à se joindre à ce modèle au service du bien commun.