Vraiment public

À Mont-Tremblant, comme ailleurs: pas de profit sur la maladie !

Le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL–CSN) déplore de voir la mairesse de Mont-Tremblant, Dominique Laverdure, dérouler le tapis rouge au secteur privé en santé et services sociaux au détriment des besoins bien réels du secteur public.

« Le privé n’est pas complémentaire au public, ce n’est pas vrai, dénonce la vice-présidente du CCSNL–CSN, Judith Trudeau. La principale difficulté du réseau public, c’est qu’il manque de bras. Et là, on va subventionner le privé pour qu’il vienne lui soutirer encore plus de personnel. Pourquoi ? Pour permettre à des médecins-entrepreneurs de faire de plus gros profits. Collectivement, on ne peut pas laisser passer ça. »

Le conseil central attendait depuis longtemps de connaître la position de la mairesse de Mont-Tremblant dans le dossier de la nouvelle clinique privée à but lucratif sur son territoire, dont les investisseurs seront également propriétaires du bâtiment abritant le nouveau CLSC. De nombreuses questions demeurent quant à l’étendue de ce projet de privatisation. De toute évidence, ce projet ressemble à d’autres qui ont été tentés ailleurs. Les entrepreneurs y voient un moyen d’accaparer les activités les plus rentables de leur point de vue tout en pouvant compter sur les services publics à proximité pour s’occuper d’autres activités (d’éventuelles complications suivant des chirurgies effectuées dans le privé ou des suivis, par exemple). Il n’est pas étonnant que le projet soit dirigé par un ancien gestionnaire de la clinique privée à but lucratif Chirurgie 10/30, à Brossard.

« Les conséquences de la privatisation, on les voit au quotidien dans les établissements de la région, rappelle le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux–CSN, Dominic Presseault. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2024, 689 travailleuses et travailleurs membres de notre syndicat ont quitté le réseau public. C’était déjà difficile d’attirer et de retenir le personnel dans nos établissements. Alors qu’on parle encore de fermer l’urgence de Rivière-Rouge, on construit une clinique privée à but lucratif flambant neuve tout près… On est en train de saboter le réseau public. »

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, rencontrait d’ailleurs la population des Basses-Laurentides ce midi à Saint-Eustache aux côtés des représentantes et représentants syndicaux des Laurentides. « Le problème du privé en santé et services sociaux est bien résumé sur le site de la campagne pour un réseau VRAIMENT public de la CSN. Nous allons payer avec l’argent de nos taxes et de nos impôts pour faire faire dans le privé ce qu’on pourrait faire pour bien moins cher, sans marge de profits, dans le réseau public. Nous allons subventionner le concurrent direct au réseau public. Nous n’avons pas fini de dénoncer ça ! »

Ce n’est qu’un début
La CSN n’entend pas lâcher prise pour stopper la privatisation en santé et services sociaux. Dans les Laurentides, un plan d’action est en préparation afin de contrer cette nouvelle offensive.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux (STTLSSS–CSN) représente 8400 travailleuses et travailleurs du CISSS des Laurentides.

Formé en 1969, le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL–CSN) regroupe quelque 85 syndicats et plus de 19 300 membres. Le conseil central des Laurentides est l’un des 13 conseils centraux de la CSN qui couvrent le territoire québécois.

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