Dire que les libéraux n’aiment pas les femmes semble à première vue exagéré. Après tout, n’ont-ils pas historiquement suivi la gauche lorsqu’ils concédaient des droits et des libertés individuels aux citoyennes et aux citoyens ?
Dans un essai bien documenté, publié chez Lux Éditeur, Aurélie Lanctôt développe un argumentaire percutant venant démontrer que les libéraux ont radicalement changé de cap. Le projet politique actuel du Parti libéral, tranche-t-elle, est en rupture totale avec les nobles principes d’égalité hommes-femmes dont il se réclame.
Comment pourrait-on soutenir le contraire, se demande l’essayiste. Depuis 2010, la masse salariale des employé-es de l’État a été amputée de près de trois milliards de dollars. Avec le retour au pouvoir des libéraux en avril 2014, le gouvernement accélère la cadence, coupe dans les services sans retenue, tient la ligne dure dans les négociations en cours. Or, les trois quarts des salarié-es qui composent la fonction publique québécoise sont des femmes. Ce pourcentage équivaut au tiers de tous les emplois féminins au Québec. Les femmes sont aussi les principales victimes des politiques d’austérité libérales en tant qu’utilisatrices majoritaires des services publics.
L’auteur souligne par ailleurs que les libéraux se servent des deniers publics pour relancer une économie privée dont la main-d’œuvre est presque exclusivement masculine : construction, extraction minière et pétrolière. Ce faisant, ils encouragent des milieux de travail et de vie hostiles aux femmes.
Infirmières, enseignantes, éducatrices, mères, citoyennes ne dilapident pas la richesse, soutient en somme Amélie Lanctôt tout au long de son ouvrage : elles contribuent plutôt à