À deux jours de la présentation du budget, une délégation de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), avec l’appui de Sylvain Pagé, député du Parti québécois et porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille, procède à l’Assemblée nationale à un premier dépôt de 25 000 cartes postales signées par des parents et la population. Ils demandent à Philippe Couillard de mettre fin au saccage du réseau des services de garde à contribution réduite dans les centres de la petite enfance (CPE), chez les responsables en services de garde en milieu familial reconnus (RSG) et dans les services de garde en milieu scolaire.
«Le premier ministre et tous ses députés devraient écouter le cri du cœur de milliers de Québécoises et de Québécois qui se sont exprimés plus d’une fois pour exiger le maintien et le développement du réseau de services de garde à contribution réduite dont s’est doté le Québec il y a vingt ans, un joyau envié partout dans le monde », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.
Un choix idéologique contestable
La CSN constate les ravages engendrés notamment par les hausses excessives et l’indexation permanente des tarifs. En cette période des impôts, des milliers de parents découvrent avec stupeur les impacts néfastes de la modulation des tarifs sur leur vie. Plusieurs songent aussi à se tourner vers les garderies privées commerciales non subventionnées pour bénéficier de crédits d’impôt devenus alléchants.
« Le gouvernement libéral favorise le développement de garderies commerciales, où les places ont plus que doublées depuis 2003. Elles sont mises en concurrence avec les services de garde éducatifs à contribution réduite dont la qualité de services est largement supérieure, comme l’ont démontré plusieurs études. On compromet ainsi l’existence d’un réseau de qualité qu’on a mis vingt ans à bâtir. Ça ne passe plus ! », de marteler Mme De Sève.
Un réseau qui fait grandir
Dans la foulée des récents mouvements de protestation de milliers de parents et de travailleuses et de travailleurs partout au Québec, la CSN a entrepris à la fin février une campagne de mobilisation sous le thème Un réseau qui fait grandir. Elle a aussi mis en ligne sur les réseaux sociaux une série de capsules vidéo où des personnalités du monde artistique et politique, dont Pauline Marois, ont accepté de témoigner à l’écran de leur vécu, en exigeant un changement de cap de la part du premier ministre.
Un réseau profitable pour tous
Les signataires des cartes postales demandent que soient rétablis les principes d’universalité et d’accessibilité à des services de garde de qualité pour tous les enfants afin de favoriser l’égalité des chances.
Parmi les autres revendications, figurent le rétablissement de la tarification universelle et la gratuité pour les familles à faible revenu, de même que la fin des compressions, le réinvestissement des sommes nécessaires au maintien des services éducatifs de qualité, ainsi que la poursuite du développement des places dans les CPE et auprès des RSG reconnues. Les signataires réclament enfin que les services de garde en milieu scolaire soient reconnus à titre de services complémentaires au régime pédagogique québécois.