Salaire plancher

20$ l’heure, ça change pas le monde, sauf que…

« Se battre pour qu’il n’y ait plus de salaire en bas de 20$ l’heure dans nos conventions collectives, ça permet d’améliorer concrètement les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs.», explique François Enault, 1er vice-président de la CSN et responsable politique des négociations.

Par Eve-Marie Lacasse

De 2021 jusqu’à tout récemment, la CSN invitait ses syndicats à revendiquer un salaire plancher d’au moins 18 $ l’heure lorsqu’ils négocient le renouvellement de leur convention collective. L’objectif de 18 $ l’heure vient d’être actualisé à 20 $ par la confédération.

La campagne du 20 $ l’heure rallie un nom­bre important de syndicats autour d’une cible salariale commune et s’avère un puissant outil de mobilisation. La CSN a recensé toutes ses conventions qui prenaient fin en 2022, 2023 et 2024 et a développé des plans d’action avec les syndicats et les équipes de négociation pour atteindre cette cible salariale. Et le taux de réussite est de 78 % !

« Se battre pour qu’il n’y ait plus de salaire en bas de 20 $ l’heure dans nos conventions collectives, ça permet d’améliorer concrètement les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs. Plus globalement, ça permet aussi d’influencer le calcul du salaire minimum au Québec », explique François Enault, 1er vice-président de la CSN et responsable politique des négociations.

Car la politique gouvernementale sur la question veut que le salaire minimum corresponde à environ 50 % du salaire moyen au Québec. « Avec nos syndicats et notre tir groupé autour d’une cible claire, on pourra hausser le salaire moyen et par la bande, le salaire minimum au Québec », continue le vice-président.

À l’abattoir de volailles Charron en Outaouais, très récemment, le syndicat a négocié une hausse de 11 % avec un salaire d’entrée de 20 $ l’heure dès la première année, alors qu’il s’établissait auparavant à 18 $ l’heure. « Le travail à l’abattoir n’est pas facile. Il n’y a rien d’automatisé, c’est très dur sur le corps. Avec 18 $, on était en dessous du salaire d’entrée des autres abattoirs, comme Olymel. On avait donc des problèmes de rétention et d’attraction », raconte Cédric Richer, trésorier du syndicat et membre du comité de négociation.

Au début de la négociation, l’employeur ne comprenait pas que l’ensemble des salarié-es soient autant derrière leur comité de négociation. « Lorsque nous sommes sortis d’une rencontre de négociation et que nous avons lancé le mot d’ordre de porter une casquette le lendemain, tout le monde l’a fait. L’employeur a vite compris qu’il ne négociait pas seulement avec quatre personnes, mais bien avec tous ses employé-es. Après, les choses ont déboulé rapidement. Mais ce qu’on retient, c’est que c’est en restant unis et soudés que nous avons réussi à l’obtenir, le 20 $ l’heure », conclut M. Richer.

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