Les représentantes des comités exécutifs des syndicats vont recommander auprès des 11 000 travailleuses des CPE, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’adoption de l’entente de principe intervenue le 6 novembre dernier avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs. Toutefois, ce n’est qu’au terme des négociations régionales et locales sur des matières autres que celles négociées au plan national que l’entente pourra se concrétiser.
Pour Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsable des secteurs privés : « L’acceptation de cette entente est très significative du degré d’atteinte des objectifs de négociation que s’étaient fixés les travailleuses en CPE, notamment au chapitre du maintien et du renforcement de la mission des CPE et de la reconnaissance de l’apport des travailleuses aux bénéfices des tout-petits que le ministère et les employeurs nous refusaient jusqu’ici. En ce sens, ce sont les parents et leurs enfants qui en sortiront au premier chef gagnant, tout comme les travailleuses elles-mêmes. »
« Avec cette recommandation d’acceptation de l’entente votée par les représentantes des syndicats, on vient de franchir un pas important vers la conclusion de nos conventions collectives, affirme Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE de la FSSS–CSN. On est très fières des résultats de cette ronde de négociation, mais surtout de la mobilisation exemplaire de nos membres pour obtenir des avancées significatives. »
Plus de deux années et demie d’échanges ont été nécessaires pour en arriver à une entente nationale de certaines conditions de travail, dont les salaires, la retraite, l’assurance collective, les ratios enfants/éducatrice, l’intégration de nouvelles appellations d’emploi, les activités pédagogiques et la participation aux conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE.
Comme par le passé, les parties négociantes régionales et/ou locales devront convenir d’ententes sur plusieurs matières locales et/ou régionales. Parmi elles figurent les horaires et la semaine normale de travail, les modalités de la liste de rappel, le rôle de l’équipe de travail, la procédure d’embauche et d’acquisition de la permanence, les sous-contrats et la liberté d’action syndicale. En outre, les employeurs de CPE non représentés à la table nationale se verront soumettre l’entente de principe en vue d’une intégration dans les conventions collectives, ce qui ne devrait pas poser de difficultés pour la majorité d’entre eux.
Du sable dans l’engrenage ?
Pour la FSSS–CSN, d’importants obstacles pourraient néanmoins survenir dans quatre régions où les syndicats négocient avec l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE), laquelle s’est retirée du processus de négociation nationale à l’hiver 2016.
« Rien n’est joué dans plus d’une centaine de CPE membres de l’APNCPE en Estrie, en Montérégie, dans le Cœur-du-Québec et à Montréal-Laval, ajoute Louise Labrie. Les travailleuses devront très certainement mettre l’épaule à la roue et exercer beaucoup de pression sur cette association patronale et sur les CPE membres pour atteindre leurs objectifs de négociation. L’APNCPE affirme qu’elle ne veut pas donner des conditions inférieures à ses travailleuses. Nous verrons bien si elle respectera sa parole.»
À propos des CPE et de la CSN
Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.