Réunies en assemblées générales régionales au cours des dernières semaines, les 11 000 travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance, affiliées à la CSN, ont adopté un mandat de grève de 10 jours, dont la première journée s’exercera le vendredi 24 septembre à travers le Québec.
« C’est à 97 % que nos membres ont adopté le mandat de grève. Il s’agit pour nous d’un message extrêmement fort envoyé au gouvernement; vos offres déposées en juillet sont insuffisantes et si vous souhaitez en arriver à une entente, vous devrez revenir à la table avec une proposition sérieuse », indique Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Le résultat démontre aussi l’état d’esprit des travailleuses et des travailleurs des CPE. Déterminées plus que jamais, nos membres sont prêtes à livrer bataille et à en découdre avec le gouvernement pour améliorer leurs conditions ».
Les neuf autres journées de grève seront décrétées au moment jugé opportun. « Par respect pour les parents, qui sont très nombreux à nous appuyer, nous nous engageons à les informer à l’avance afin de leur permettre de trouver des solutions de rechange », précise Stéphanie Vachon.
Offres gouvernementales
Sans convention collective depuis maintenant 18 mois, les travailleuses et les travailleurs des CPE demandent des solutions concrètes pour résoudre la surcharge de travail, les difficultés de recrutement et le manque criant de personnel engendrant des bris de service. Or, en plus des reculs qu’il souhaite imposer, le gouvernement propose une augmentation allant jusqu’à 12 % pour les éducatrices qualifiées uniquement, alors qu’elle fond considérablement pour les autres titres d’emploi, tout aussi indispensables pour les enfants et leurs parents.
Au terme de la convention, la technique d’éducation à l’enfance demeurera la moins payante de toutes les techniques équivalentes. « On est loin de donner le coup de barre souhaité pour attirer du personnel et aider à juguler l’hémorragie et sauver le réseau, comme promis par le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe », dénonce pour sa part Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Demandes des travailleuses en CPE
Les travailleuses et travailleurs revendiquent notamment une augmentation salariale équitable pour tous les titres d’emploi. Une technicienne en service de garde scolaire, par exemple, gagnait 29,05 $ l’heure au maximum de l’échelle (avant la négociation du secteur public) contre 25,15 $ pour une éducatrice en CPE alors qu’elles ont la même formation collégiale.
Elles demandent également des moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont ceux à besoins particuliers, ainsi que le respect en tout temps des ratios pour la sécurité des tout-petits. Elles veulent aussi du temps pour la préparation du dossier de l’enfant et pour la gestion de la cuisine.