Grève

Traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout: une négociation à la dérive

Malgré l’envoi d’avis de grève le 7 juin, les négociations ont peu progressé à la Société des traversiers du Québec (STQ) au cours des dernières semaines. C’est pourquoi les travailleuses et les travailleurs de la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout exerceront la grève du 22 au 26 juillet et du 29 juillet au 2 août.

Les négociations se butent sur une longue liste de reculs que la STQ veut imposer aux salarié-es. L’écart salarial entre les parties est très grand, en particulier pour celles et ceux qui gagnent le moins à la STQ, puisque les offres actuelles de l’employeur ne permettent pas de ramener les salaires à un niveau compétitif par rapport aux employeurs comparables. La dernière journée de négociation du 18 juillet n’a pas permis de déblocage. La partie syndicale a demandé au ministère du Travail de nommer une personne médiatrice-conciliatrice au dossier.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons recours à la grève, souligne le porte-parole des syndicats CSN de la STQ, Patrick St-Laurent. En annonçant nos journées de grève plus d’un mois à l’avance, nous pensions que la STQ prendrait la négociation au sérieux et qu’on pourrait conclure une entente avant aujourd’hui. Cela dit, nous sommes prêts à agir pour mettre de la pression afin d’obtenir un bon règlement. »

« Il n’est pas normal que la majorité de ces travailleuses et travailleurs doivent cumuler un deuxième et parfois un troisième emploi ou doivent avoir recours à des banques alimentaires pour joindre les deux bouts, poursuit la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Pauline Bélanger. Avec un salaire moyen de 21,50 $ de l’heure, ce n’est pas si étonnant. La traverse de Matane est précieuse pour toutes les citoyennes et les citoyens de notre région. Si elle est perturbée ce matin, c’est d’abord pour assurer la pérennité des opérations et cela passe nécessairement par des conditions de travail concurrentielles ».

« Le Conseil du trésor a une responsabilité importante dans la situation actuelle, poursuit la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton. C’est inadmissible qu’il n’ait pas encore donné les mandats nécessaires à la STQ pour convenir d’une entente. Doit-on rappeler que les conventions collectives sont échues depuis le 1er avril 2023 ? Nous sommes de tout cœur avec les salarié-es, qui ont droit au respect et à la reconnaissance et qui l’obtiendront ! »

 

À propos

Le Syndicat des employés de la Société des Traversiers Québec–Lévis (CSN) regroupe 120 membres, le Syndicat des employés de la Traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout (CSN) en rassemble 39, qui travaillent à Matane, et le Syndicat des employées et employés de la STQ de Matane–Baie-Comeau–Godbout–CSN en compte 66, qui travaillent sur le traversier. Ils sont tous trois affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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