Pour la première fois au Canada, les employé-es d’un entrepôt d’Amazon seront représentés par un syndicat pour défendre leurs droits. Ainsi en a statué le Tribunal administratif du travail (TAT), le 10 mai dernier, après avoir constaté que la majorité des salarié-es de l’entrepôt DXT4, à Laval, avaient adhéré à leur syndicat CSN.
Une immense victoire pour ce groupe, dont une grande partie, issue de l’immigration, connait parfois bien mal les droits qui lui sont reconnus par les législations québécoises, a pu observer la CSN depuis le début de cette campagne de syndicalisation.
C’est à l’hiver 2022 que des employé-es d’Amazon, d’abord de l’entrepôt YUL2 de Lachine, ont approché la CSN. Leurs principales récriminations : des cadences de travail effrénées, des salaires nettement inférieurs au secteur des entrepôts et un système de santé maison, faisant tout pour détourner des accidentés du travail…
À maints endroits dans la région métropolitaine, les travailleuses et les travailleurs d’Amazon se sont également butés à la propagande antisyndicale de la multinationale américaine : « protégez votre signature », « une carte syndicale est un document juridique » ! Impossible pour les employé-es de prendre une pause, ne serait-ce que d’aller aux toilettes, sans être bombardés de ces messages, dont certaines misent fortement sur un sentiment d’insécurité.
Une ingérence flagrante dans la campagne de syndicalisation et une violation directe du Code du travail, affirme la CSN dans une plainte déposée au TAT.
À Laval, ce n’est qu’au lendemain du dépôt de la requête en accréditation que les employé-es ont vu apparaître de telles affiches dans leur milieu de travail. « Lisez attentivement avant de signer », implore l’une d’elles.
La blague sur le plancher ?
« Ben voyons… j’ai déjà signé ! »