Plus de 10 jours après avoir été mis en lock-out par leur employeur, les travailleuses et les travailleurs du Rona L’entrepôt d’Anjou déplorent le surplace observé par le quincaillier dans le cadre des discussions menant au renouvellement de leur convention collective. Encore hier soir, la partie patronale a rompu les discussions à la table de négociation, malgré les efforts poursuivis par le conciliateur du ministère du Travail affecté au dossier.
« Depuis le 10 avril dernier, la direction n’a pratiquement pas bougé. Elle refuse systématiquement de reconnaître les problèmes que nous avons avec la structure salariale dans son ensemble », affirme le président du syndicat, Paul-Émile Paquette.
Le salaire d’entrée au Rona d’Anjou est actuellement fixé à 0,25 $ au-dessus du salaire minimum. Pour quelqu’un travaillant à temps plein, il faut en moyenne 15 ans avant d’atteindre le salaire maximal, actuellement fixé à 21,51 $ l’heure.
Dans le cadre de la présente négociation, les employé-es demandent de majorer d’un dollar le salaire maximal et de réduire le temps nécessaire avant d’atteindre ce sommet. Ils veulent également voir certaines primes être majorées.
« Une entreprise comme Rona doit réaliser que le succès de son entreprise repose en grande partie sur son personnel. Mais ce n’est pas en offrant des salaires de misère que l’on construit notre service à la clientèle », de déclarer la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Pour le vice-président de la Fédération du commerce–CSN, Serge Monette, Rona doit cesser de niveler par le bas les conditions de travail de ses employé-es. « On nous dit constamment à la table de négociation que si Rona en donne plus à Anjou, il devra en donner plus partout. Pourtant, nos demandes à la table sont tout à fait conformes à ce qui se paye dans d’autres succursales du même quincailler », souligne-t-il.
« Les syndiqué-es de Rona Anjou peuvent compter sur toute la solidarité de la CSN, notamment de notre fonds de grève qui permettra de soutenir leur détermination à obtenir de meilleures conditions de travail », de réagir la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault.
Le 4 mai dernier, la direction du Rona L’entrepôt Anjou mettait ses 120 employé-es en lock-out. La convention collective étant échue depuis le 31 janvier 2024, une vingtaine de séances de conciliation ont eu lieu, les dernières en présence d’un conciliateur.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.