Alors que le gouvernement martèle que l’organisation du travail est sa priorité, les pourparlers font du surplace depuis des mois aux tables de négociation sectorielles. Pour accélérer les travaux, les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membre du Front commun ont proposé de nombreuses solutions, concernant entre autres l’organisation du travail. Bien que cela soit justement une priorité du gouvernement, celui-ci n’y répond pas aux tables de négociation.
« Chaque semaine nous rappelle à quel point la crise qui frappe notre réseau est majeure. Malgré cela, le gouvernement continue de proposer des reculs, des mesures temporaires ou ne s’adressant qu’à quelques titres d’emploi. Ce n’est pas avec le statu quo qu’on va réussir à attirer et à retenir le personnel. Nous avons fait des propositions, discutons-en ! », lancent Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, 1re vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, 1re vice-présidente de l’APTS, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP), Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ.
Plus précisément, les solutions syndicales portaient sur des enjeux également priorisés par le gouvernement, soit la révision des primes en santé et services sociaux, le recours à la main-d’œuvre indépendante, l’aménagement du temps de travail, la rémunération du temps supplémentaire et les vacances. D’ailleurs, bien que la question des primes soit présentée comme une priorité gouvernementale, les porte-paroles patronaux peinent à répondre aux questions de la partie syndicale à ce sujet.
De son côté, le gouvernement a fait grand cas de sa priorisation aux tables sectorielles mais le constat est clair : ses propositions sont loin d’améliorer les conditions de travail du personnel. Alors qu’il prétend vouloir devenir un employeur de choix, il propose entre autres de déplacer le personnel selon son bon vouloir.
« Après avoir entendu tourner en boucle les cassettes de Sonia LeBel et de Christian Dubé sur la difficulté de négocier l’organisation du travail, c’est tout simplement incompréhensible de voir le gouvernement traîner de la patte. Cela force un questionnement quant à la bonne foi du gouvernement dans ces négociations. Il est temps qu’il arrête de spinner et qu’il passe aux choses sérieuses », ajoutent les porte-paroles.
Alors que la pression monte et que de nouvelles journées de grève sont prévues, les travailleuses et les travailleurs membres du Front commun – tout comme la population du Québec – s’attendent à ce que les parties patronales et syndicales travaillent vigoureusement à parvenir à une entente. Les organisations syndicales enjoignent au gouvernement de démontrer qu’il souhaite lui aussi régler rapidement ces négociations et se disent prêtes pour des travaux intensifs au cours des prochains jours.