La Fabrique Notre-Dame, organisme responsable de la gestion du cimetière, a annoncé en grande pompe la réouverture de ses portes dès aujourd’hui. L’annonce peut résonner fort chez les familles qui attendent depuis des mois pour enterrer un proche, alors que dans les faits, la situation n’est pas rose du tout. En effet, pour les employé-es de bureau qui sont toujours en grève, les problèmes reliés aux services offerts à la population ne font que commencer. Pour eux, les inhumations et les crémations ne peuvent s’effectuer correctement que par l’entrée en poste du personnel administratif.
Les cercueils s’accumulent, les complications aussi
« De l’extérieur, ç’a l’air tout beau, mais derrière les portes closes, les problèmes s’accumulent, tout comme les cercueils. Les cadres à eux seuls ne peuvent fournir à la demande, en ce qui concerne l’inhumation des corps. Sans le retour au travail des travailleuses et des travailleurs dans les bureaux pour coordonner les activités du cimetière, la confusion générale ne fera que s’accentuer », prévient Eric Dufault, président du Syndicat des employé-es de bureau.
« Nous invitons les familles à faire la file dès maintenant pour procéder à leurs demandes, car tant que nous ne serons pas au travail, le service à la clientèle demeurera ultra-restreint. Nous les encourageons également à porter plainte à la direction, s’ils veulent dénoncer le manque de service ou le dysfonctionnement du cimetière », ajoute M. Dufault.
« Ça fait un an que le syndicat se bat pour l’obtention de meilleures conditions de travail. Ils sont sans contrat de travail depuis 2017… assez, c’est assez ! Ils sont aux prises avec un employeur récalcitrant qui bloque les négociations depuis le début. Avec l’ouverture du cimetière annoncée, il est plus que temps que ce dernier fasse preuve de bonne foi et qu’il considère enfin les revendications des employé-es de bureau », affirme Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
« Sans les employé-es de bureau, le cimetière ne peut tout simplement pas être opérationnel. Les familles endeuillées s’en rendront compte bien assez vite. Nous serons solidaires jusqu’au bout avec les travailleuses et les travailleurs ; jusqu’à ce qu’ils obtiennent le respect qu’ils méritent et après tout ce temps, une bonne convention », s’exclame Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
À propos
En grève depuis le 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte une quinzaine de membres. Ils réclament que l’employeur garantisse un plancher d’emploi et un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale.
La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle sont affiliés les deux syndicats du cimetière, compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupent plus de 330 000 membres.