L’examen d’accès à la profession infirmière élaboré par l’ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) est problématique depuis plus d’un an. La fiabilité de l’examen a d’ailleurs été remise en question par le commissaire à l’admission aux professions qui a y relevé des failles et des fragilités. La Fédération de la santé et des services sociaux affiliée à la CSN (FSSS-CSN) estime que les personnes ayant obtenu un échec à ces examens dans ces circonstances ont subi de graves préjudices moraux et financiers et doivent obtenir réparation.
Le taux d’échec historique de 51,4 % à l’examen du 26 septembre 2022 ainsi que celui de 53,8% du 27 mars dernier pour les candidates à la profession ainsi que pour les infirmières formées à l’étranger qui effectuaient pour la première fois l’examen d’admission à la profession d’infirmière de l’OIIQ est questionnable à bien des niveaux.
D’une part, il est inconcevable d’empêcher plus de 500 candidates à la profession infirmière de pouvoir pratiquer à cause d’un examen ne ciblant pas les véritables compétences à tester. Doit-on rappeler que la pénurie de main-d’œuvre fait rage dans le réseau ? La population québécoise nécessite des soins de santé en temps opportun, alors que les équipes terrain sont en souffrance.
D’autre part, la FSSS-CSN estime que les personnes ayant obtenu un échec de l’examen dans ces circonstances particulières ont subi de graves préjudices à la fois moraux et financiers. ”En plus de subir un manque de reconnaissance de leurs compétences et le stress de devoir reprendre pour la deuxième ou troisième fois leur l’examen, ces échecs ont un impact majeur le plan financier. Les frais liés à une reprise d’examen sont de plus de 600$, et c’est sans compter le salaire perdu dû à l’impossibilité d’exercer l’emploi pendant de nombreux mois. Comment l’OIIQ entend réparer ces préjudices ?” de s’exclamer Nadia Joly, représentante des soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS-CSN.
Dans ce contexte, le déploiement de mesures permettant de redonner fierté et encouragement à ces personnes lésées est incontournable afin qu’elles poursuivent leur carrière dans notre réseau public. Le remboursement des frais liés à la reprise de l’examen ainsi que le versement rétroactif du salaire d’infirmière à la date de l’échec de l’examen devrait être versé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, qui devrait également serrer la vis à l’OIIQ.
Finalement, la FSSS-CSN appuie la recommandation de la commissaire et réclame que l’OIIQ prenne les moyens et les conditions afin que l’examen de l’automne 2023 soit crédible, valide et fiable.
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.